Secteur IT romand

Retour sur le secteur IT romand de 2018

La transformation numérique et l’essor de l’IT-as-a-Service se font sentir sur le secteur IT romand. Non seulement les offres évoluent, mais de plus en plus de sociétés fusionnent pour régater sur un marché dynamique mais très compétitif.

L’année 2018 a été particulièrement mouvementée pour le secteur IT romand, avec le développement de nouvelles offres et une succession de fusions et acquisitions. Les ingrédients qui ont provoqué ces changements se sont mis en place ces dernières années. D’abord, la transformation numérique dans laquelle sont engagées les entreprises locales libère des budgets, suscite une demande d’accompagnement technologique pointu et favorise l’emploi de solutions as-a-Service. En deuxième lieu, le cloud justement pousse les prestataires locaux à se repositionner, en développant à la fois des offres locales et des services autour des clouds leaders. Enfin, ce que l’on pourrait appeler «l’effet Swisscom». Omniprésent sur le marché IT romand depuis son acquisition de Veltigroup, l’opérateur contraint les fournisseurs locaux à grossir et à modifier leur offre.

Si les quelque 150 prestataires IT romands sondés cet automne par ICTjournal sont très positifs sur l’évolution de leur activité en 2019, ils décrivent aussi un marché de plus en plus compétitif avec des tarifs en baisse. Avec le défi principal de trouver des talents pour répondre à une demande dynamique.

Acquisitions en série

Ces multiples facteurs expliquent en partie les nombreuses fusions et acquisitions qui ont émaillé l’année 2018. Acquérir d’autres sociétés est notamment un moyen pour les prestataires d’augmenter leur force de frappe, de diversifier leur offre et de s’entourer rapidement de nouveaux spécialistes sur un marché de l’emploi tendu.

Parmi les rachats importants de l’année, citons Bechtle qui s’est emparé du spécialiste de l’analytics Evolusys (25 consultants), AiM qui a repris la filiale de services IT d’Hepta Service (20 collaborateurs) et Uditis qui, avec la reprise de WebExpert, devient le plus gros prestataire IT neuchâtelois, selon notre enquête. Mentionnons également la fusion des agences digitales genevoises Cobweb et Graf Miville, ainsi que la création de la société valaisanne Silicom née de la fusion de Krios, Helvetec et 8UIT.

Deux agences digitales suisses sont aussi passées dans le giron de sociétés internationales: Virtua et ses 60 collaborateurs, repris par le groupe français Smile, et le géant zurichois Namics qui rejoint le groupe japonais Dentsu Aegis Network, déjà propriétaire de blue-infinity.

Autre secteurs et deals à l’international

L’essor du numérique a aussi pour effet de reconfigurer les relations entre sociétés IT et non-IT. Dans le secteur énergétique, Groupe E et Romande Energie ont ainsi revendu leurs parts de Cisel au management de la société, tandis que le groupe Alpiq a cédé ses activités d’ingénierie dont sa filiale technologique InTec au groupe français Bouygues.

D’autres entreprises se sont en revanche emparées de spécialistes technologiques: le groupe de luxe Richemont a racheté les e-commerçants Yoox Net-à-porter (mode) et Watchfinder (horlogerie), et l’assureur La Mobilière a acquis la start-up suisse alémanique Bexio et sa solution cloud de gestion pour petites entreprises.

Les acquisitions n’ont pas non plus manqué à l’international. Citons l’acquisition par Microsoft de la plateforme open source de collaboration et d’hébergement de code GitHub pour 7,5 milliards de dollars, et le rachat de Red Hat par IBM pour un montant record de 34 milliards de dollars.

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