Recap 2020

La pandémie a stimulé l’innovation numérique dans la santé

En Suisse et dans le monde, la situation pandémique de 2020 a accéléré l’adoption de la télémédecine et stimulé le développement d’outils numériques paramédicaux tous azimuts, du suivi des contacts au diagnostic en passant par le contrôle des gestes barrières.

(Source: Sensay/Fotolia.com)
(Source: Sensay/Fotolia.com)

La pandémie due au coronavirus a accéléré la transformation numérique du secteur de la santé en Suisse. C’est la principale conclusion d’une enquête de KPMG menée auprès de 38 établissements de santé et prestataires de soins. Avant la crise, ces derniers considéraient que la numérisation, bien que prioritaire, était entravée par les environnements IT complexes, le manque de spécialistes et la résistance au changement. Avec la crise, les mentalités ont changé et les prestataires de soins sont davantage disposés au changement.

Adoption de la télémédecine

Le signe le plus visible de cette évolution est sans doute la télémédecine dont l’adoption a bondi, comme à l’Hôpital de la Tour (Genève) qui a accéléré son recours à la plateforme d’e-consultation de la start-up veveysanne Soignez-moi.ch. D’autres start-up suisses actives dans le domaine ont également répondu à la nouvelle demande. Les Bernois d’eedoctors ont étendu l’emploi de leur cabinet virtuel aux médecins de famille, hôpitaux et autres centres de santé. Et la start-up genevoise OneDoc a anticipé en avril le développement d’un module de consultation vidéo, initialement prévu pour l’été.

Mesures barrières, suivi des contacts, diagnostics

Au-delà de la télémédecine, les laboratoires et start-up suisses ont aussi développé quantité d’outils pour répondre à la situation pandémique. A commencer par l’application Swisscovid pour notifier les contacts à risque, conçue à l’EPFL et s’appuyant sur les API développées dans l’urgence par Apple et Google. La start-up vaudoise DeepLink a quant à elle développé à la hâte des chatbots pour renseigner les entreprises sur les mesures de soutien dans les cantons de Vaud et Genève.

De nombreuses sociétés ont aussi rapidement étendu ou transformé leurs produits pour aider au respect des mesures barrières. Spécialisée dans les sols connectés, la start-up romande Technis a adapté sa technologie en un mois pour permettre aux commerces de gérer les seuils de personnes à ne pas dépasser dans un lieu donné. La start-up alémanique Beekeeper a enrichi sa solution collaborative de fonctionnalités permettant aux entreprises de recueillir des informations sur la santé du personnel. Sans oublier les multiples apps qui ont vu le jour – get-entry.ch, Eat’s me, Swiss Night Pass, SocialPass, etc. – pour saisir les coordonnées de clients des établissements publics.

Enfin, la pandémie a aussi donné de nouvelles idées d’exploitation données à des fins diagnostiques. A l’image des développements au MIT et à l’EPFL d’algorithmes capables de déceler une infection dans le son de la toux enregistré à l’aide d’un smartphone. Ou de la start-up zurichoise Ava qui a lancé un projet de recherche au Liechtenstein pour évaluer la capacité de ses bracelets de fertilité à diagnostiquer la Covid-19 de manière précoce.

Ces innovations porteuses sont une bonne nouvelle pour la scène healthtech suisse qui compte près de 200 start-up. «Nous estimons que le secteur de la santé numérique et les start-up qui y sont associées se développeront rapidement dans les années à venir. La pandémie du Covid-19 va probablement accélérer cette tendance», explique Alfred Angerer, professeur en gestion des soins de santé à la ZHAW.

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