Etude de KPMG

La crise donne un coup de boost à la numérisation du secteur suisse de la santé

par Yannick Chavanne et René Jaun

Avant la crise, la plupart des établissements de soins en Suisse faisaient de la transformation numérique leur priorité mais peu étaient en mesure de la mener à bien. La survenue de la pandémie a changé la donne, en réduisant la résistance au changement et en accélérant les prises de décisions.

La pandémie due au coronavirus accélère la transformation numérique du secteur de la santé en Suisse. C’est la principale conclusion d’une enquête en deux volets de KPMG, menée dans un premiers temps en décembre 2019 auprès de 38 établissements de santé et prestataires de soins. Dans un seconde, en juin dernier, dix directeurs de ces mêmes organisations se sont exprimés sur les effets de la crise sanitaires sur leurs activités.

Avant la survenue de la crise, plus de deux tiers des prestataires de soins considéraient déjà la transformation numérique comme l'une de leur trois priorités stratégiques. Moteurs principaux de cette transformation: la santé des patients et l’amélioration de la communication avec les prestataires en amont et en aval. La plupart des établissements de santé comptent sur les technologies numériques essentiellement pour améliorer l’expérience et la satisfaction des patients, réduire les coûts, lutter contre la pénurie de main-d’œuvre et améliorer la satisfaction des collaborateurs.

Bien qu’ils font de la numérisation l’une de leur priorité, peu de prestataires et d'établissements de santé étaient réellement en mesure de la mener à bien en décembre dernier. Selon les réponses récoltées par KPMG, plus de la moitié des prestataires se disaient préparés à la numérisation de manière seulement «satisfaisante» ou «insuffisante». Tous les instituts de soins interrogés ont mentionné la complexité des environnements informatiques comme frein à la numérisation. Le manque de ressources et spécialistes IT étaient aussi fréquemment cités.

Le crise a changé la donne

Pour beaucoup de prestataire de soins, la réticence face à des décisions radicale, ainsi que la défense des structures et processus existants constituaient également des obstacles importants. Mais ce n'est plus le cas depuis la survenue de la crise. Sept des dix directeurs interrogés estiment en effet qu’elle a engendré une mutation culturelle au sein du personnel et ouvert la voie à des changements jugés impensables jusque-là. Notamment concernant la nécessité d’échanger virtuellement au sein de l’organisation mais aussi avec les patients. La plupart des CEO constatent en outre des prises de décisions rapides pour accélérer la numérisation. Notamment pour la mise en œuvre accélérée de solutions de télémédecine. La crise a par exemple incité certains fournisseurs à s’intéresser à de nouvelles offres de soins numériques, souligne KPMG, dont la rééducation par vidéo ou de la physiothérapie dispensée via une application mobile.

Les investissements se focalisent sur les ERP

Les établissements de santé estime que la numérisation peut spécialement améliorer l’admission et l’attribution des patients. Les investissement se focalisent en priorité sur les ERP et en moindre mesure sur des solutions cloud. En revanche, l’intelligence artificielle et la technologie blockchain suscitent encore fort peu d'intérêt.

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