Etude CDO

Chief Digital Officer, un poste à géométrie variable

Une étude récente du cabinet Egon Zehnder montre à quel point le rôle du Chief Digital Officer varie selon l'entreprise qui l’engage. Intéressés par l’étendue de l’impact potentiel de leur fonction, les CDO se retrouvent toutefois le plus souvent à promouvoir le changement plutôt qu’à exécuter leur stratégie.

(Source: Pressfoto / Freepik.com)
(Source: Pressfoto / Freepik.com)

Il y a environ cinq ans, au moment où les entreprises commençaient à saisir l'impératif de s’engager dans une transformation digitale, la fonction de Chief Digital Officer (CDO) est apparue, suscitant un intérêt croissant y compris en Suisse. Un phénomène qui s’observe d'ailleurs sur Google Trends, le terme ayant vu les requêtes le concernant augmenter nettement à partir de février 2014. Déjà à l'époque, se posait la question de l'avenir de cette fonction (Chief Digital Officer: une fonction durable ou temporaire?). Depuis, les nominations de CDO au sein des firmes suisses se sont enchaînées dans tous les secteurs: ABB, Amag, la Banque cantonale de Bâle, Calida, l'Ecole hôtelière de Lausanne, Media Markt Suisse, Novartis ou encore UBS

Des profils et des objectifs variables

Alors que le CDO se fait désormais fréquemment une place parmi les cadres dirigeants de toujours plus d'entreprises, comment définit-on aujourd'hui ce métier? Le cabinet Egon Zehnder consacre une étude récente à cette question. Basée sur les réponses de 107 Chief Digital Officers de grandes entreprises dans 20 pays dont la Suisse, l’enquête montre à quel point ce rôle est variable, les CDO étant engagés pour des raisons diverses. «Leurs antécédents variés suggèrent des objectifs différents de la part des entreprises qui embauchent et des points de vue différents sur les talents recherchés et les attentes liées à leur rôle. Cela signifie qu'il est absolument essentiel pour toute entreprise qui envisage d'embaucher un CDO de comprendre quels sont ses besoins de transformation bien avant d'entamer le processus d'embauche», analyse Egon Zehnder.

Quelle mission est confiée au CDO?

Dans leur nette majorité (plus de trois quarts), les CDO engagés sont les premiers à exercer cette fonction dans leur entreprises. Deux tiers sont haut placés dans l’organigramme, reportant directement au CEO, et sont recrutés à l'externe. Et en quoi consiste leur mission? Les réponses sont variées. Plus de la moitié des répondants déclarent qu’elle consiste à accentuer l'impact commercial et/ou la monétisation numérique. Pour un CDO sur cinq, le principal objectif consiste à orienter à long terme l'innovation et la stratégie en matière de produits. Tandis que 10% doivent oeuvrer à faire évoluer la culture au sein de l'entreprise. Mais dans les faits, plus de la moitié des Chief Digital Officers interrogés passent plus de temps à évangéliser, c'est-à-dire à promouvoir le changement, qu’à exécuter leur stratégie.

«Etant donné que l'évangélisation - la création d'un soutien interne et l'alignement pour la transformation numérique - est une partie si importante du rôle, toute entreprise qui envisage d'embaucher un CDO doit évaluer les candidats pour savoir s'ils ont cette capacité plutôt que de se concentrer entièrement sur l’aspect de l’exécution et sur ce qu'ils ont déjà accompli», conseille le cabinet. La principale motivation à postuler pour ce poste réside toutefois, pour les CDO sondés, dans l’impact qu'ils peuvent avoir, suivi par la complexité du défi.

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