Technos vs Covid-19

Pour une majorité de Suisses, les technologies numériques améliorent la santé

Les Suisses croient davantage aux apports des technologies numériques pour leur santé, selon une étude du cabinet Oliver Wyman, qui attribue notamment cette évolution aux expériences positives enregistrées dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Dans les faits, le bilan «numérique vs Covid-19» est pour l’heure contrasté.

(Source: nyul / Fotolia.com)
(Source: nyul / Fotolia.com)

Dans leur majorité, les Suisses voient dans le numérique un moyen d’améliorer leur santé. Ils sont 59% à juger qu’internet et les technologies améliorent le diagnostic et le traitement des maladies, selon une étude d’Oliver Wyman réalisée pour digitalswitzerland auprès de 1’500 résidents. Comme dans d’autres sujets liés au numérique, les hommes et les jeunes partagent davantage cette perception positive sur le domaine.

A décider si les outils numériques les aident à vivre plus sainement ou au contraire les rendent malades, 58% des Suisses choisissent la première option. Là aussi, les résultats dépendent de l’âge et du sexe, ainsi une majorité des femmes de moins de 30 ans jugent que les technologies digitales nuisent à leur santé.

Un gros tiers des résidents suisses sondés par le cabinet Oliver Wyman indiquent par ailleurs qu’ils n’ont pas de problèmes à partager leurs données personnelles avec des tiers. Leur confiance dépend toutefois grandement de l’organisation. Ainsi, 68% sont prêts à donner leurs informations aux acteurs de la santé, contre 24% seulement aux acteurs de la tech. Entre ces deux extrêmes, 49% partageraient leurs données avec le gouvernement.

Bilan provisoire mitigé des technologies numériques face au Covid-19

Pour le cabinet de conseil, le Covid-19 a contribué au fait que les résidents suisses croient davantage aux effets positifs du numérique sur leur santé. «La pandémie en cours a fait découvrir à un grand nombre de personnes les avantages des médias digitaux. La consultation à distance en visio, par exemple, a permis de réduire le risque de contamination sur le lieu de travail. De plus, de nombreuses personnes ont découvert dernièrement, avec l’introduction de l’appli SwissCovid, que les nouvelles technologies, par exemple le traçage des contacts, simplifient nettement les mesures importantes prises pour lutter contre le virus», commente Kolja Dutkowski, Principal responsable du digital chez Oliver Wyman.

Les progrès technologiques de ces derniers mois en matière de lutte contre le coronavirus et ses effets sont plus contrastés, pourrait-on rétorquer. Côté positif, la pandémie a accéléré le recours et montré l’utilité de la télémédecine, comme nous le confiait Olivier Baillod, CIO de l’Hôpital de La Tour au printemps dernier. Les outils d’automatisation, comme le RPA, ont également servi dans certains cas à accélérer des procédures administratives et à libérer le personnel soignant. S’ils avaient été déployés de manière consistante, les logiciels auraient aussi pu contribuer à un meilleur suivi des cas Covid-19 dans le pays.

Mais les technologies digitales ont aussi pour l’heure échoué dans biens des aspects de la lutte contre la pandémie. Ainsi, l’IA n’a ni permis de trouver un vaccin ou un traitement, ni d’identifier les mesures les plus efficaces pour freiner la pandémie en dépit de la profusion de données disponibles, nous rappelait récemment un expert. Quand aux apps de traçage, il est difficile de parler de succès vu l’imprécision du mécanisme, le faible nombre de cas révélés, qui ne l’auraient pas été autrement, et l’absence de nombreux indicateurs d’efficacité.

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