Le gouvernement américain prend 10% du capital d’Intel
Intel a officialisé un accord avec l’administration Trump prévoyant l’acquisition par l’État fédéral de 9,9% de son capital. Cette participation s’inscrit dans la volonté de renforcer la filière américaine des puces.

Intel a annoncé un accord avec l’administration Trump impliquant un investissement de 8,9 milliards de dollars dans le capital de l’entreprise. Cette opération vise à renforcer la fabrication nationale de semi-conducteurs et à soutenir la stratégie industrielle américaine. Selon les termes de l’accord, le gouvernement fédéral acquiert 433,3 millions d’actions ordinaires d’Intel, soit 9,9% du capital, à un prix unitaire de 20,47 dollars.
Le communiqué d’Intel précise qu’il s’agit d’un investissement passif, sans droits de gouvernance ni représentation au conseil d’administration. Sur le réseau Truth Social, le président Donald Trump a salué l’opération dans un message publié le 22 août: «C’est un grand honneur d’annoncer que les États-Unis possèdent et contrôlent désormais 10% d’Intel, une grande entreprise américaine. J’ai négocié cet accord avec Lip-Bu Tan, le très respecté directeur général de l’entreprise. Les États-Unis n’ont rien payé pour ces actions, aujourd’hui valorisées à environ 11 milliards de dollars. C’est un excellent accord pour l’Amérique et pour Intel.»
Pour le fondeur, cette opération s’inscrit dans une stratégie visant à sécuriser et développer la production de puces avancées sur le sol américain, dans un contexte de rivalité technologique croissante avec la Chine. Intel rappelle investir plus de 100 milliards de dollars dans l’expansion de ses capacités industrielles aux États-Unis, notamment en Arizona, où un nouveau site de fabrication doit entrer en activité d’ici fin 2025. L’entreprise avait également obtenu récemment un financement de 2 milliards de dollars de la part du groupe japonais SoftBank.
Malgré le discours triomphaliste de Donald Trump, des analystes restent sceptiques sur l’impact réel de cette prise de participation fédérale. Citant plusieurs experts, Reuters indique que l’injection de près de 9 milliards de dollars correspond en réalité à un financement qu’Intel devait déjà recevoir dans le cadre du CHIPS Act. Autrement dit, le passage par une entrée au capital apparaît davantage comme une opération politique que comme une réponse aux difficultés structurelles du groupe.