Opération transparence

Huawei aux entreprises romandes: «Nous sommes plus blancs que blanc»

Dans le cadre du Huawei Forum organisé ce 6 mars en Suisse romande, ICTjournal s’est entretenu avec Kevin Liu, General Manager Enterprise Business Group chez Huawei Suisse. L’occasion d’évoquer les ambitions romandes du fournisseur chinois et les allégations dont il fait l’objet.

Kevin Liu, General Manager Enterprise Business Group de Huawei Suisse au Huawei Forum organisé ce mercredi 6 mars à Chavannes-de-Bogis. (Source: ICTjournal)
Kevin Liu, General Manager Enterprise Business Group de Huawei Suisse au Huawei Forum organisé ce mercredi 6 mars à Chavannes-de-Bogis. (Source: ICTjournal)

Comment se développe l'activité entreprises de Huawei en Suisse?

La Suisse est pour nous un marché qui compte. C’est pourquoi nous investissons en marketing et étoffons notre effectif. En l’espace d’un an, la taille de notre division entreprises a doublé pour passer à 50 collaborateurs. Nous gagnons en reconnaissance via des collaborations avec l’EPFZ, avec des compagnies d’assurance, dont la Mobilière, Suva, la CSS, ou encore en fournissant pour Schindler des solutions innovantes d'Internet of Elevators and Escalators (IoEE) avec des capacités de maintenance prédictive.

Quelles sont vos ambitions en Suisse romande?

Nous pouvons compter sur notre écosystème de partenaires et investissons pour cibler davantage le marché romand dans des secteurs d'activités multiples. Nous sommes en phase de recrutement pour renforcer notre équipe de la division entreprises, constituée aujourd’hui de trois personnes basées à Lausanne. Parmi la cinquantaine de clients que nous avons dans la région, je peux citer l’EPFL, le CERN, l’Ofac, ou encore la branche suisse de Crédit Agricole. Le secteur bancaire est pour nous important, ainsi que le secteur industriel. A l’instar des collaborations existantes avec ABB ou Schindler, nous nous positionnons pour soutenir des projets de transformation digitale exploitant l’IoT. J’observe globalement chez nos clients un intérêt vif pour ce type de solutions. Le secteur horloger présente aussi un fort potentiel sur le segment des montres connectées.

Huawei est soupçonné par certains pays, Etats-Unis en tête, de truffer ses équipements de puces espion ou de portes dérobées à la faveur des services de renseignements chinois. Qu’avez-vous à dire pour rassurer les entreprises romandes?

Huawei fait preuve d’ouverture et de transparence concernant ces craintes. Ces allégations ont des fins politiques et ne sont absolument pas fondées sur des faits. La direction globale de Huawei le répète: nos équipements ne présentent aucun risque cybersécuritaire et nous n’avons jamais soutenu d’activités d'espionnage pour le moindre gouvernement. Nous sommes plus blancs que blanc. Nous venons d’ouvrir un nouveau centre de sécurité à Bruxelles, où clients et gouvernements peuvent accéder à notre code source, tester nos logiciels et l'ensemble de nos produits. Cette initiative ne s'adresse pas uniquement aux opérateurs mais à tous nos clients suisses. Je tiens également à souligner que nos partenaires de longue date nous soutiennent. Urs Schaeppi, le CEO de Swisscom, a publiquement exprimé sa confiance concernant nos équipements. Sunrise aussi, qui se base sur nos infrastructures pour lancer tout prochainement la 5G en Suisse, continue de nous faire confiance. Ces clients connaissent parfaitement nos technologies et sont bien placés pour comprendre qu’il n’y a aucun risque à collaborer avec Huawei. L’office de la cybersécurité britannique a par ailleurs affirmé que les risques potentiels d’une collaboration avec Huawei sont tout à fait contrôlables. Nous appelons tout le monde - fournisseurs, entreprises et gouvernements - à travailler main dans la main face aux enjeux de la cybersécurité.

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