Santé numérique

Les Suisses dubitatifs face à l'introduction prochaine du dossier électronique du patient

Si l’acceptation du dossier électronique du patient ne faisait qu’augmenter au sein de la population depuis cinq ans, l’incertitude domine à quelques mois du lancement. Une majorité des citoyens ne sait plus du tout si elle veut encore utiliser cette solution.

(Source: Pixabay)
(Source: Pixabay)

Les réserves à l’égard du dossier électronique du patient (DEP) sont en augmentation au sein de la population suisse. Si une majorité de 64% estime qu’il s’agit d’une bonne chose, cette proportion est en baisse par rapport à l’année précédente, selon l’étude Swiss eHealth-Barometer 2020 réalisée par GFS Berne. Dans le même temps, la proportion d’indécis a fortement augmenté, atteignant presque un tiers des citoyens désormais. Alors que le DEP doit être introduit dans les hôpitaux cet été après avoir été repoussé de quelques mois, la population semble soudainement avoir une image différence de cette solution numérique, observe GFS. Selon l’institut bernois, le DEP n’est plus perçu comme un concept abstrait, mais comme un instrument aux exigences et aux conséquences personnelles immédiates, ce qui entraîne un besoin d’information plus important.

Si la tendance semble se renverser, avec un pourcentage de personnes en faveur du DEP en diminution depuis l’année passée, cela ne signifie pas pour autant que les opposants gagnent en popularité. C’est la proportion de personnes indécises qui ont fortement augmenté, et qui constituent désormais une majorité, une première parmi toutes les études menées par GFS Berne.

Les personnes âgées plus sceptiques, les jeunes moins intéressés

D’où vient cette soudaine incertitude? D’une part, les difficultés actuelles concernant l’introduction du DEP auraient provoqué d'intenses débats. D'autre part, peu de personnes ont eu l’opportunité de tester cette solution numérique, précisent les auteurs de l’étude. Ces derniers citent également le fossé croissant entre les générations comme un autre défi à relever. Les jeunes utilisateurs sont compétents dans les domaines de la data et de l’utilisation des outils numériques, mais les questions relatives à la santé les intéresse de moins en moins. C’est le contraire chez les personnes âgées, qui ont un fort intérêt pour le domaine sanitaire, mais qui sont davantage sceptiques face aux solutions digitales.

Pour les besoins de cette étude, 1200 personnes âgées d’au moins 19 ans et habitant dans toute la Suisse ont été interrogés au téléphone, à la demande des organisateurs des Infosocietydays.

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