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Revenus publicitaires suisses: 40% tombent dans les poches de Google et Facebook

L’année 2018 restera une année noire pour les revenus publicitaires des médias suisses, et la situation ne va pas aller en s’améliorant. C’est ce qui ressort de la dernière étude conjoncturelle du spécialiste de la recherche et du conseil en médias Publicom. En cause : la part croissante des budgets des annonceurs qui se dirigent vers les services publicitaires proposés par les géants du numérique, Google et Facebook en tête.

(Source: valora)
(Source: valora)

Les revenus cumulés de la presse, de la télévision et de la radio en Suisse ne cessent ainsi de diminuer. Après les avoir vus passer de 2,21 à 2,04 milliards de francs entre 2016 et 2017, la quarantaine d’experts du secteur interrogés par le cabinet de consulting table sur un chiffre d'affaires d’un peu plus de 1,83 milliard de francs pour cette année. Le volume des recettes publicitaires en ligne poursuit, lui, la courbe inverse, passant de 1,98 à 2,1 milliards de francs entre 2016 et 2017 et estimé à 2,27 milliards pour 2019. Mais cet argent ne tombe que peu dans les poches des acteurs locaux. 70% de ces revenus en ligne seraient ainsi captés par des entreprises étrangères selon Publicom.

1,6 milliard de francs sur un an

En valeur et en considérant toutes les formes de publicité ce sont ainsi 4 francs sur 10 dépensés par les annonceurs qui rejoindraient les caisses des Google, Facebook et consorts. Soit une cagnotte de 1,6 milliard de francs sur un an. «Ils peuvent représenter une part presque aussi importante que celle de la presse et de la télévision dans leur ensemble», s’émeuvent les auteurs de l’étude.

La disparition de la version papier du quotidien Le Matin à l’été dernier illustre douloureusement les conséquences de ce grignotage dans les bénéfices des acteurs historiques. Et les experts interrogés par Publicom ne semblent pas imaginer d’autres issues. Ainsi plus de 9 personnes interrogées sur 10 considèrent qu’il y aura de plus d’échange de contenu éditorial entre rédactions (reprendre un papier coûte moins cher que le produire), que des titres disparaîtront et que de nouvelles fusions auront lieu dans le secteur journalistique. Trois quarts d’entre eux croient aussi en l’arrivée d’une armée de bots capables de générer automatiquement des articles.

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