Enquête

Moins ils sont formés, plus les Suisses craignent d'être remplacés par des robots

Robots et bots d’automatisation font globalement peur aux Suisses. La majorité craint pour sa place de travail et une minorité désire travailler en équipe avec un robot.

Les robots conseillers, tels que celui testé à la BCV, sont bien vus par la moitié des Suisses. (Source: Banque Cantonale Vaudoise)
Les robots conseillers, tels que celui testé à la BCV, sont bien vus par la moitié des Suisses. (Source: Banque Cantonale Vaudoise)

Les robots ont commencé à envahir les bureaux et ce phénomène préoccupe les Suisses. Selon une enquête menée par Demoscope sur mandat du syndicat Employés Suisses, une majorité de personnes a en effet peur que les robots fassent disparaître plus d’emplois qu’ils n’en créent.

Menée des deux côtés de la Sarine auprès de 1'007 individus âgés de 15 à 74 ans, l’enquête prend en compte aussi bien les tâches automatisées par les robots humanoïdes de type Pepper que les bots conseillers virtuels ou les robots logiciels (robotic process automation ou RPA), comme chez UBS. La banque a assuré que son armée de 1'500 robots ne menace par les employés qui, avec l’arrivée de ces nouveaux collègues virtuels, seront déchargés de leurs tâches les plus routinières. Ce discours, devenu habituel pour apaiser les craintes engendrées par la course à l'automatisation, ne convainc que la moitié des Suisses, les personnes les moins formées se montrant le plus pessimistes.

Les robots conseillers bien tolérés

La population suisse ne tolérera pas tout et n’importe quoi des robots. Si la moitié ne voit pas d'inconvénient à se faire conseiller par des robots (à l’image de Pepper à la BCV), moins d’un tiers souhaite les voir au volant des transports publics. En outre, la cobotique pourrait avoir de la peine à s'imposer en Suisse puisque la majorité des sondés ne désire pas travailler en équipe avec un robot. Et quasiment personne n'accepterait d’avoir un robot en tant que chef.

Pas d’impôts ni de cotisations sociales

Si la plupart des sondés est d’avis que les robots doivent être programmés de manière à se comporter éthiquement, seul 17% d'entre eux considèrent que l’on doit pouvoir les juger devant un tribunal (un cas de figure anticipé récemment en Suisse romande avec le procès ficitif d’une intelligence artificielle). Par ailleurs, moins d’un tiers des Suisses pense que les robots doivent être assujettis aux impôts et aux cotisations sociales.

La robotisation génère encore une certaine perplexité et du scepticisme en Suisse, toutefois tout le monde n’a pas encore totalement pris conscience du phénomène et de ses implications, souligne le syndicat Employés Suisses. Qui fait observer qu’une part importante des sondés n’avait pas d’avis à plusieurs des questions posées.

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