Une start-up américaine projette de déployer des centres de données sur la lune
Jeune pousse basée en Floride, Lonestar compte déployer des datacenters lunaires pour mettre les données de la Terre à l’abri. Avec plusieurs partenaires, elle va profiter d’une première mission pour réaliser des tests in situ d’ici la fin de l’année.

Pour sauvegarder «les données essentielles à l’humanité», la start-up américaine Lonestar projette de déployer des centres de données sur la Lune. «Nous sommes dépendants des données pour presque tout ce que nous faisons et elles sont trop importantes à notre espèce pour que nous les stockions dans la biosphère de plus en plus fragile qu’est la Terre. Le plus grand satellite de la Terre, notre Lune, représente l’endroit idéal pour stocker notre avenir en toute sécurité», explique le CEO de la société basée en Floride.
Projet pilote et partenariats
Pour lever les fonds nécessaires à son projet un peu fou, la firme doit montrer que sa technologie fonctionne. Elle a déjà franchi une première étape en déployant et en testant un système sur la Station spatiale internationale ISS en décembre dernier, qui a notamment servi à miner des NFT conférant la possession d’un astéroïde… Et maintenant Lonestar s’active pour construire le premier d’une série de datacenters sur la lune alimentés à l’énergie solaire.
Pour y parvenir, la jeune pousse s’est associée à Intuitive Machines, une société texane en contrat avec la NASA, qui souhaite développer «l’économie lunaire» et prévoit plusieurs missions sur la lune - dont l’une inédite doit se poser vers le pôle sud lunaire. Côté infrastructure informatique, Lonestar va collaborer avec Skycorp dont les serveurs RISC-V multicœur sont déjà employés sur la station ISS. S’agissant de la connectivité, Lonestar explique avoir a effectué les démarches auprès de l’UIT pour disposer des spectres nécessaires.
Première mission test en 2022
Lonestar compte profiter d’une première mission lunaire prévue fin 2022 pour faire des tests logiciels en stockant une petite quantité de données directement sur le hardware de l’alunissseur, explique le CEO de Lonestar à The Register. Lors de la deuxième mission en 2023, l’engin spatial embarquera cette fois un prototype d’équipement informatique d’un kilo doté d’une mémoire de 16 terabytes. Lonestar pourra alors faire des tests de upload et de download.
Si tout se passe bien, la firme espère pouvoir stocker 50 petabytes de données à l’horizon 2026 avec une bande passante de 15 Gigabits par seconde. L’infrastructure pourrait être placée dans des tunnels de lave lunaires moins exposés aux variations extrêmes de température de la surface.
Avant cela, la première incertitude concerne la réussite de la première mission en 2022. Le succès d’un alunissage est déjà une prouesse…