Expériences en orbite

A quoi servent les réalités virtuelle et augmentée dans l’espace?

Les astronautes utilisent des casques de réalité immersive, mais pas vraiment pour s’amuser… Zoom sur quelques expériences menées pour tester l'apport de ces technologies dans la Station spatiale internationale.

Dans l’ISS, les astronautes Thomas Pesquet et Megan McArthur testent la réalité virtuelle pour manœuvrer un bras robotique. (Source: NASA)
Dans l’ISS, les astronautes Thomas Pesquet et Megan McArthur testent la réalité virtuelle pour manœuvrer un bras robotique. (Source: NASA)

Les technologies de réalité immersive se sont invitées depuis plusieurs années dans la Station spatiale internationale (ISS). Depuis 2016, la réalité augmentée y est par exemple employée pour permettre aux astronautes d’avoir les mains libres tout en profitant d’une assistance technique sous forme de diagrammes et schémas tridimensionnels. Ces technologies sont aujourd'hui également testées à d’autres fins, dans le cadre de différents projets présentés dans un article récent publié par la NASA.

Contrôler les véhicules spatiaux et les bras robotiques

De nouvelles formes de pilotage de bras robotiques et de véhicules spatiaux sont testées par les équipes internationales présentes dans l’ISS. L’expérience «Pilote» vise à comprendre les éventuels bénéfices d’un contrôle à distance de ces dispositifs en faisant appel à un casque de réalité virtuelle associé à des interfaces haptiques, reproduisant les sensations de toucher et de mouvement. «Les résultats pourraient contribuer à optimiser l'ergonomie des postes de travail de la station spatiale et des futurs engins spatiaux pour les missions vers la Lune et Mars», explique la NASA.

Sport en immersion virtuelle

Faire de l'exercice coincé entre les murs de la station spatiale peut devenir démotivant. Surtout quand il est nécessaire de faire chaque jour 2 heures d'exercices physiques pour lutter contre la perte de masse musculaire. Dans l’objectif de rendre les sessions sur vélo stationnaire moins monotones, une recherche financée par l’ESA teste le concept d'entraînements immersifs. L’idée est de doter les astronautes de l’ISS d’un casque VR pour simuler des entraînements dans un environnement ouvert.

Réparation d’un mini laboratoire quantique

Dans le domaine de l'assistance technique, le casque HoloLens a récemment été expérimenté dans l’ISS par les équipes du Cold Atom Lab, un mini laboratoire de science quantique. L'astronaute Megan McArthur a enfilé le dispositif de réalité immersive fabriqué par Microsoft pour être guidée dans la procédure de remplacement d’une pièce à l'intérieur du Cold Atom Lab. Les techniciens ont pu s’appuyer sur le champ de vision exacte de l'astronaute, via la caméra frontale du casque, et lui fournir des instructions visuellement, par exemple en affichant une flèche pour indiquer un câble particulier à débrancher.

Apesanteur et coordination sensorimotrice

La VR permet aussi de mener des expériences visant à mieux comprendre l’impact de l’apesanteur sur la coordination sensorimotrice. Quand on tend la main pour saisir un objet, le cerveau se base notamment sur la vue et l'ouïe. Dans le cadre de l'expérience GRASP, un casque de réalité virtuelle porté par les astronautes de l’ISS permet de contrôler différents paramètre expérimentaux, afin de savoir comment la perception de la gravité influe sur la préhension. «Pour vivre dans l'espace, les astronautes doivent s'adapter physiquement à la microgravité, et leur cerveau doit s'adapter à l'absence des sensations traditionnelles de haut et de bas. En permettant de mieux comprendre cette adaptation, l'expérience GRASP contribue à soutenir l'exploration spatiale à long terme», souligne l'article de la NASA.

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