Multi-cloud hybride pour la Confédération

Le Swiss Government Cloud devrait coûter 320 millions de francs

Le Conseil fédéral compte investir 320 millions de francs dans une infrastructure cloud pour les administrations publiques. Les premiers services du Swiss Government Cloud devraient être utilisables à partir de 2026.

(Source: Pei Lin / Fotolia.com)
(Source: Pei Lin / Fotolia.com)

La Confédération veut moderniser son infrastructure cloud afin d'accélérer sa transformation numérique. A cette fin, une nouvelle infrastructure de cloud computing adaptée aux futures exigences de l'administration fédérale sera créée à l'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication (OFIT). Le Conseil fédéral a adopté le message correspondant concernant un crédit d'engagement de 246,9 millions de francs en vue de le soumettre au Parlement. 

Les coûts totaux du projet s'élèvent à 319,4 millions de francs. Ce montant comprend également les prestations et les investissements propres de l'OFIT sur toute la durée du programme ainsi que les dépenses qui apparaîtront dès 2024 suite aux travaux préparatoires, indique le Conseil fédéral. 

Le projet devrait durer de 2025 à 2032. Les premières fonctionnalités devraient être utilisables de manière productive dès 2026. 

La Confédération mise sur le multi-cloud hybride

Dénommé Swiss Government Cloud (SGC), cette infrastructure vise en premier lieu à répondre aux besoins des autorités fédérales. Sur le plan technique, il sera toutefois conçu de manière à ce que les cantons, les villes et les communes puissent également l'utiliser. En revanche, le SGC ne fournira aucun service au secteur privé. 

L'OFIT a pour mission de mettre en place une infrastructure hybride multicloud. Celle-ci doit donc combiner des offres de cloud public et de cloud privé pour former une solution globale. L'objectif est de permettre aux autorités fédérales d'acquérir et de combiner des services de cloud interne et externe de plusieurs fournisseurs. Selon le communiqué, la protection des données et la sécurité de l'information sont des exigences essentielles pour cette future infrastructure informatique. 

Remplacement des environnements cloud obsolètes

La SGC remplacera également l'infrastructure de cloud privé de l'OFIT, de plus en plus obsolète selon le communiqué. Avec cette modernisation, la Confédération veut s'assurer que les applications qu'elle doit maintenir sur une infrastructure cloud propre à la Confédération continuent à disposer d'un environnement cloud approprié et qu'elle puisse également profiter des développements technologiques les plus récents. 

Le renouvellement se veut également rentable sur le plan financier. La poursuite de l'exploitation de la solution de cloud privé actuelle entraînerait des coûts globalement plus élevés qu'un changement rapide, argumente la Confédération. 

Les investissements prévus ne sont pas seulement destinés au développement et à l'implémentation de l'infrastructure cloud, mais aussi à l'extension de l'infrastructure réseau, à la cybersécurité et à la mise en place d'une offre de conseil et de formation. En outre, la Confédération entend utiliser cet argent pour établir une gouvernance du cloud à l'échelle du SGC et automatiser toute la chaîne des processus d'acquisition de services cloud, de l'exploitation technique au traitement des commandes. «Le SGC sera relié à un nouveau portail de libre-service de l’OFIT, dans lequel les bénéficiaires de prestations pourront commander et gérer de manière simple et centralisée leurs prestations sur les différentes plateformes en nuage», indique en outre le message à l’attention du Parlement. 

Infrastructure hybride recourant au cloud de prestataires étrangers

La Confédération a fait un premier pas vers la modernisation de ses infrastructures de cloud en 2022 avec l'acquisition de services de cloud public venant compléter l'offre de cloud privé existante de l'administration fédérale. Depuis lors, les unités administratives peuvent acheter des services de cloud public auprès de cinq grands fournisseurs de cloud (IBM, AWS, Oracle, Microsoft Azure et Alibaba). La décision de la Confédération de recourir à des prestataires étrangers avait suscité une fronde, surtout en Suisse romande. Les critiques ont entre autres porté sur l’atteinte à la souveraineté numérique de la Suisse que constitue le recours aux services de ces entreprises étrangères. Le message à l’attention du Parlement n’évoque que très peu cette problématique. On y lit toutefois que le centre de compétence du SGC qui sera mis en place conseillera, soutiendra et accompagnera les unités administratives, notamment sur les arbitrages à effectuer dans le choix de leur stratégie cloud, en tenant compte de questions telles que «la fonctionnalité et l’architecture de l’informatique en nuage, l’efficacité et le contrôle des coûts, la gouvernance de l’informatique en nuage et la souveraineté numérique». 
 

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