Logiciels verts

Que fait la Green Software Foundation qu’UBS vient de rejoindre?

UBS a annoncé avoir rejoint la Green Software Foundation. Réunissant notamment Accenture, Github, Goldman Sachs, Microsoft, NTT DATA, Shell ou encore VMware, cette initiative met en place un écosystème de spécialistes, de normes, d'outils et de bonnes pratiques pour le développement de logiciels plus écologiques et œuvrant pour la cause environnementale.

(Source: <a href="https://unsplash.com/@ngilfanov">Nail Gilfanov</a> via <a href="https://unsplash.com">Unsplash</a>)
(Source: Nail Gilfanov via Unsplash)

UBS annonce avoir rejoint la Green Software Foundation (GSF). La grande banque helvétique précise que dans ce cadre, son objectif est d’étudier les moyens de réduire les émissions liées à son important parc technologique. «Nous sommes ravis de rejoindre la Green Software Foundation en tant que membre directeur. Chez UBS, nous pensons que la réduction des émissions de carbone peut être abordée sur de nombreux fronts et notre parc technologique est un domaine dans lequel nous pouvons réduire de manière proactive notre empreinte en modifiant certaines de nos pratiques et comportements quotidiens», déclare Mike Dargan, Group Chief Digital and Information Officer d’UBS.

En tant que membre du comité directeur, la grande banque helvétique va s'investir aux côtés d’Accenture, Github, Goldman Sachs, Microsoft ou encore NTT DATA. Parmi les membres ordinaires, mentionnons entre autres Goldman Sachs, Shell, VMware, ainsi que les universités de Bristol et de Texas State.

Réduire l'empreinte carbone des solutions IT

C’est Kin Chiu, Program Manager dans l’équipe Technology Services d’UBS, qui représente la banque au sein du comité directeur de la GSF. Dans une interview publiée sur le site de la fondation, il explique que son intérêt pour les logiciels verts a véritablement commencé en pilotant le projet de migration vers le cloud d’une partie du parc technique de la banque. Une initiative qui doit s'inscrire dans l'engagement d’UBS d'atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. En participant aux efforts de la GSF, le spécialiste entend chercher des solutions pour réduire l'empreinte carbone des solutions IT. «Il est clair que le monde se numérise à grande vitesse et que, par conséquent, les ressources nécessaires vont également croître de manière exponentielle si elles ne sont pas gérées», explique Kin Chiu. A ses yeux, le manque de sensibilisation et la lenteur de l'adoption de pratiques logicielles plus écologiques sont les principaux obstacles à la cause des logiciels verts.

Normes, outils et bonne pratique pour des logiciels plus verts

Créée mi-2021 sous l'égide de la Fondation Linux, la Green Software Foundation s’est donné pour mission prioritaire de mettre en place un écosystème de spécialistes, de normes, d'outils et de bonnes pratiques pour le développement de logiciels plus écologiques. Comme deuxième priorité, la fondation veut aussi promouvoir le développement de solutions œuvrant pour la cause environnementale.

La fondation définit les logiciels verts (ou logiciels durables) comme des solutions applicatives efficaces du point de vue des émissions de CO2 («carbon efficiency»), conçues et codées de manière à nécessiter moins d'énergie et moins de hardware. Les logiciels verts visent également à consommer de l'énergie en adéquation avec la disponibilité des sources d'énergie renouvelables.

Fonctionnement à haute densité vs.«charges de travail zombies»

Membre du comité directeur de la GSF, Anne Currie présente quelques bonnes pratiques pour atteindre ces objectifs. L’une d’elles, le fonctionnement à haute densité de serveurs, consiste à réduire les émissions par unité de travail en faisant fonctionner à un niveau d'utilisation très élevé les processeurs, la mémoire, l'espace disque et les composants réseau. Un autre réflexe consiste à prendre garde aux «charges de travail zombies» en supprimant les applications et services devenus inutiles.

Autoscaling et outils de reporting

L’experte rappelle aussi que les principaux fournisseurs cloud proposent un certain nombre d’outils et techniques pour une exploitation moins énergivore de leurs services. Par exemple, la mise à l'échelle automatique «autoscaling» peut être liée à l'utilisation du processeur ou aux niveaux de trafic réseau, voire configurée de manière prédictive. En outre, des outils de reporting existent pour calculer l'empreinte carbone des services cloud qu’une entreprise utilise: Google Carbon Footprint, Microsoft Emissions Impact Dashboard ou l’outil open source Cloud Carbon Footprint.

Dans un récent communiqué, la fondation souligne que depuis sa création, le nombre de ses membres a triplé. Afin de permettre de mesurer la durabilité des logiciels, la structure a publié en décembre une première version de sa spécification SCI (Software Carbon intensity). Celle-ci définit une méthodologie pour calculer le taux d'émissions de carbone d'un système logiciel. «L'objectif est d'aider les utilisateurs et les développeurs à faire des choix éclairés sur les outils, les approches, les architectures et les services qu'ils utiliseront à l'avenir», précise la documentation de la fondation.

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