Santé & numérique

Gestion des données du Covid par l’OFSP: de nombreuses lacunes subsistent

Dans un rapport, l’OFSP fait le point sur sa gestion des données liées à la crise de Covid-19. Depuis deux ans, certains processus ont été numérisés. Mais de nombreuses lacunes sont encore identifiées.

(Source: <a href="https://unsplash.com/@nci">National Cancer Institute</a> via <a href="https://unsplash.com">Unsplash</a>)

Pour gérer le suivi des infections au Covid-19, l’OFSP ne doit plus saisir manuellement les résultats de tests envoyés par fax, courrier ou email… On se souvient qu'au début de la pandémie, ces aberrations avaient été pointées du doigt. Deux ans plus tard, l’OFSP fait le point dans un rapport consacré entre autres à sa gestion des données liées au Covid. Si des processus ont été améliorés, de nombreuses lacunes persistent.

Manque d’informations fiables

Le système de déclaration des maladies transmissibles a été entièrement numérisé et a désormais une capacité de traitement de 100’000 déclarations par jour. Mais il manque encore des informations fiables concernant le personnel médical, afin de garantir sur le long terme un échange de données sécurisé et une identification exacte des personnes malades. Le nettoyage des données personnelles prend dès lors trop de temps, avec un risque d’erreur élevé. «Il se peut ainsi que plusieurs cas soient recensés alors même qu’il n’y en a qu’un seul, et que des hospitalisations ou des décès soient ignorés», précise le rapport.

Interfaces hétérogènes

Les interfaces de données des systèmes d’analyse de la situation épidémiologique ont pu être automatisées en grande partie. Toutefois, il n’est pas possible d’automatiser l’intégration de différentes sources de données au sein d’une base de données commune. «Dans de nombreux domaines, il n’existe pas d’interfaces normalisées pour l’échange de données avec des partenaires internes et externes», ajoutent les auteurs du rapport. En conséquence, la fusion des données collectées et l’assurance qualité ne sont possibles qu’en mobilisant des ressources humaines importantes. L’OFSP déplore aussi le fait que les systèmes de traçage des contacts des cantons ne sont pas uniformes et par conséquent pas interopérables.

Module de suivi de la vaccination dysfonctionnel

Le Système d’information et d'intervention (SII) relève les données visant à permettre à la Confédération d’évaluer la situation et de la comparer à l’échelle régionale ou nationale. Mais ce système présente encore des lacunes. Il n'existe par exemple pas de relevés périodiques portant sur les interventions reportées dans les hôpitaux. Toujours au sein du SII, le module de suivi de la vaccination n’est en outre pas fonctionnel.

Cinq mesures

Le rapport ne se focalise pas uniquement sur la gestion des données liées au Covid. La crise ayant mis en lumière les lacunes relatives à la gestion des données dans l'ensemble du domaine de la santé en Suisse. En s’appuyant sur les enseignements tirés de la lutte contre la pandémie, l’OFSP énumère cinq mesures concrètes.

La première mesure consiste à définir les exigences en vue de constituer un registre national des établissements de santé dans le domaine hospitalier.

La seconde a trait à l’élaboration d’un plan relatif aux identifiants utilisés dans les registres de santé.

La troisième mesure consiste à étudier les approches envisageables pour que les déclarations de données aux autorités puissent s’effectuer à un seul endroit.

La quatrième mesure propose que le centre de science des données de l’Office fédéral de la statistique mette à disposition une infrastructure d’analyse de données de santé.

Enfin, il s'agit de mettre en place un groupe spécialisé pour une gestion globale des données dans le secteur de la santé.

Lire le rapport complet >> Rapport concernant l’amélioration de la gestion des données dans le domaine de la santé

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