Planification des ressources

Un trou de 100 millions de francs dans le budget IT de l’armée suisse

Multipliant les projets de numérisation, l’armée suisse a sous-évalué ses besoins en ressources IT et fait face à un dépassement de budget de 100 millions de francs pour 2021, lié notamment au recours à des spécialistes externes.

(Source: VBS/DDPS)
(Source: VBS/DDPS)

L’armée suisse est confrontée à un gouffre financier dans son informatique. Le budget IT 2021 devrait dépasser de 100 millions de francs les 460 millions initialement prévus, selon une information du Tagesanzeiger (paywall). Le problème, qui n’a été identifié qu’en cours d’année, aurait pour origine la multiplication des projets informatiques d’envergure. Alors que ces projets sont confiés à des prestataires externes, les travaux d’intégration, d’exploitation et de maintenance sont de la responsabilités des équipes IT de l’armée - une centaine de postes à plein temps. Selon le porte-parole de l’armée, les projets en cours nécessiteraient quatre fois plus de spécialistes. Résultat: l’armée a dû massivement recourir à du personnel externe et le budget a explosé.

Le Tagesanzeiger souligne que, ironie du sort, le nouveau chef de l’armée Thomas Süssli peut difficilement blâmer l’ancien responsable informatique, puisque c’est lui même qui était Chef de la Base d’aide au commandement (BAC), dont dépendent les technologies d’information et de communication de l’armée.

Mesures à court et à long terme

A court terme, l’armée doit combler le trou de 100 millions dans son budget IT 2021. Elle a pour ce faire interrompu dans l’urgence des projets IT à hauteur de 40 millions de francs. Les 60 autres millions seront épargnés dans d’autres domaines, comme les achats de munition et de matériel de remplacement.

A moyen terme, les coûts IT annuels devraient augmenter et atteindre plus de 600 millions de francs ces prochaines années. Une fois les projets d’envergure bouclés, le budget IT pourrait à nouveau diminuer.

Pour éviter des effets-surprise tels que ceux de cette année, le chef de l’armée a lancé un instrument de planification globale de l’informatique, qui devrait aider à identifier précocément les goulots d’étranglement.

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