Influence

Ce que Google, Microsoft et Cie investissent dans le lobbying auprès de l'UE

par René Jaun (traduction/adaptation ICTjournal)

Le secteur de la tech investit près de 100 millions d'euros par an dans des activités de lobbying au sein de l'UE, soit nettement plus que tout autre branche. Avec des montants de plus de 5 millions d'euros, Google, Facebook et Microsoft sont les plus dépensiers.

(Source: Jai79 / Pixabay.com)
(Source: Jai79 / Pixabay.com)

Les géants de la tech investissent plus de 97 millions d'euros par an pour faire entendre leur voix au Parlement européen. C'est le résultat d'une étude réalisée par LobbyControl et Corporate Europe Observatory, qui s'appuie elle-même sur les données du registre de transparence de l'UE. Selon l'étude, le secteur des technologies a les dépenses de lobbying les plus élevées de l'UE, devant la pharma, les énergies fossiles, la finance et les produits chimiques.

Au total, 612 entreprises, associations et fédérations d'entreprises tentent d'influencer avec leur lobbying la politique européenne en matière d'économie numérique, expliquent les auteurs de l'étude. L’activité est toutefois dominée par quelques acteurs. Près d'un tiers des dépenses (32 millions d'euros) est dépensé par 10 grandes entreprises, et au moins un cinquième des sociétés de lobbying proviennent des États-Unis. Plus précisément, les entreprises suivantes ont consacré le plus d'argent au lobbying européen:

  • Google (5 750 000 euros)

  • Facebook (5 500 000 euros)

  • Microsoft (5 250 000 euros)

  • Apple (3 500 000 euros)

  • Huawei (3 000 000 d'euros)

  • Amazon (2 750 000 euros)

  • Intel (1 750 000 euros)

  • Qualcomm (1 750 000 euros)

  • IBM (1 750 000 euros)

  • Vodafone (1750.000 euros)

Selon l'étude, ces 10 entreprises emploient plus de 140 lobbyistes à Bruxelles. Elles font également représenter leurs intérêts par un vaste réseau de groupes de lobbys et de cabinets de conseil et d'avocats, et financent de nombreux think tank et autres groupements.

Dans leur communiqué, les auteurs de l'étude plaident pour «plus d'équilibre dans le lobbying envers la politique». Il estiment que les institutions de l'UE devraient davantage impliquer proactivement la société civile et le monde académique en cas de déséquilibre. de leur point de vue, Google, Amazon & Co seraient désormais si puissants et influents qu'ils mettraient en danger la démocratie, de sorte que leur pouvoir doit être limité.

Les entreprises se justifient, la Commission rejette les critiques

Dans une interview accordée à Reuters, Google et Huawei affirment leur engagement pour la transparence en matière de lobbying dans l'UE. Google explique disposer de «directives claires pour protéger l'indépendance des personnes et des organisations que nous parrainons». Microsoft considère l'UE comme une «partie prenante importante» et ajoute : «Nous nous engageons à être un partenaire constructif et transparent pour les décideurs européens.»

De son côté, la Commission européenne rejette les critiques formulées dans l'étude: «La Commission est disposée à discuter avec tous ceux qui veulent nous parler. La Commission ne contrôle pas qui demande des réunions, ni à quelle fréquence. Il n'appartient pas non plus à la Commission d'expliquer ou de commenter les stratégies de lobbying des différentes entreprises et parties prenantes», ajoute un porte-parole cité par Reuters.

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