Congestion des réseaux

Avec la hausse du trafic sur internet, Netflix et YouTube basculent en basse définition

La bande passante souffre également des mesures de confinements. Une augmentation du trafic à laquelle la majorité des points d’échange internet (IXP) ont dû faire face en Suisse. Pour éviter la congestion des réseaux, l’UE a demandé à Netflix et YouTube de limiter la définition vidéo de leurs contenus.

(Source: Unsplash)
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L’activité sur internet connaît un pic dans toute l’Europe. Les mesures de confinements ont fait exploser l’usage du télétravail et l’utilisation des plateformes de streaming. La Suisse n’est pas épargnée, comme le confirme l’analyse du trafic des Internet eXchange Point (IXP, ou point d’échange internet) helvétiques. Par conséquent, la bande passante se retrouve fréquemment saturée. Netflix et YouTube ont accepté de proposer temporairement la définition standard plutôt que la HD, dans le but de favoriser les services prioritaires comme la santé et l’enseignement en ligne.

Une augmentation graduelle

En observant le trafic internet de la semaine qui s’est écoulée auprès des IXP suisses, ces infrastructures physiques qui permettent aux FAI d'échanger du trafic internet local, on remarque une augmentation graduelle du nombre de connexions. Un phénomène particulièrement marqué le 16 mars, jour où le gouvernement a ordonné la fermeture d’une majorité d’entreprises en Suisse.

Le CERN Internet Exchange Point (CIXP), où transite la majorité du trafic internet en Suisse romande, a connu une augmentation de l’activité durant cette semaine.

Même constat chez l’IXP SwissIX internet Exchange (SwissIX), présent en Suisse allemande, où l’on peut voir une augmentation du trafic à partir de la semaine passée dans ce graphique mensuel.

Deutscher Commercial Internet Exchange (DE-CIX), plus important point d’échange internet au monde en matière de trafic, a expliqué avoir connu son plus haut pic jamais enregistré le 11 mars dernier, avec 9,1 térabits de données échangées par seconde. Un chiffre qui était attendu pour la fin de l’année, mais qui a rapidement été atteint avec l’épidémie de coronavirus en cours.

Netflix promet une baisse de 25% de son trafic en Europe

Dans l’optique d’éviter la congestion des réseaux, Netflix a accepté le 19 mars une demande de l’Union européenne pour diminuer le bitrate de ses flux vidéo sur tout l’ancien continent, et ce durant 30 jours. «Nous estimons que cela permettra de réduire le trafic de Netflix sur les réseaux européens d’environ 25% tout en assurant un service de bonne qualité», explique la plateforme américaine de streaming, qui va davantage compresser ses contenus. Thierry Breton, Commissaire européen pour le marché intérieur et l’origine de cette demande auprès du PDG de Netflix Reed Hastings, s’est félicité de la décision de la société américaine sur Twitter. Il a également plaidé pour que les plateformes de streaming, les opérateurs de télécommunications et les utilisateurs «prennent leurs responsabilités pour assurer le bon fonctionnement de l’internet». Par exemple en privilégiant le WiFi plutôt qu’un réseau mobile comme la 4G.

Définition standard par défaut chez YouTube

YouTube a également décidé d’emboîter le pas à Netflix. Désormais, la qualité des vidéos de la plateforme américaine sera en définition standard (soit 480p maximum) par défaut pendant un mois. S’il sera toujours possible de visionner ses contenus en HD, il faudra sélectionner l’option soi-même. Tous les regards se tournent désormais vers Disney+, dont le lancement européen est prévu pour 24 mars, et qui n’a fait aucune déclaration quant à une éventuelle réduction de la qualité de ses vidéos.

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