Economie

Slack fait une entrée fracassante en bourse

La société américaine Slack, active dans la messagerie d’entreprise, a réussi son entrée en bourse. Le prix de son action a bondi de 48,5% en clôture du premier jour de cotation, valorisant l’entreprise à plus de 20 milliards de dollars.

Cal Henderson (CTO), Allen Shim (CFO) et Stewart Butterfield (CEO) devant le New York Stock Exchange. (Source: Slack)
Cal Henderson (CTO), Allen Shim (CFO) et Stewart Butterfield (CEO) devant le New York Stock Exchange. (Source: Slack)

Slack, société californienne qui fournit une plate-forme de communication collaborative SaaS, a démarré avec succès sa cotation au New York Stock Excange. L’action a fini la journée du jeudi 20 juin 2019 à 38,62 dollars, soit un bon de 48,5% par rapport à son prix d’entrée fixé à 26 dollars. L’action a même atteint les 42 dollars au cours de la journée, soit une progression de 60%. La capitalisation boursière de cette ex-licorne se situe désormais au-dessus de 20 milliards de dollars, soit près de trois fois sa valorisation, estimée à 7,1 milliards jusqu’alors.

Pour son introduction en bourse, l’entreprise a délaissé l’option classique d’une offre publique initiale (IPO) au profit de la cotation directe. Cela implique qu’aucune action supplémentaire n’est mise en vente et que les échanges se font entre les actionnaires déjà impliqués dans l’entreprise. Le prix d’introduction est alors déterminé par une confrontation entre l’offre et la demande directement sur le marché, évitant d’avoir à lever des capitaux frais. Cette option offre également la possibilité aux actionnaires existants de vendre leur titre une fois l’action cotée. Une opération peu commune déjà utilisée par Spotify lors de son entrée en bourse l’année passée. Airbnb envisagerait également de recourir à cette méthode.

90 millions d'usagers journaliers

Créée en 2013, Slack, fournit une plateforme de communication collaborative propriétaire (SaaS), dont l'ambition est de remplacer les échanges de courriel entre collaborateurs. ainsi qu’un logiciel de gestion de projets à destination des entreprises. Slack permet de réaliser des appels audio et vidéo et propose des centaines d’applications extérieures qui peuvent être installées pour ajouter de nouvelles fonctionnalités. Cette messagerie professionnelle est utilisée par IBM, la NASA ou encore Swisscom et Tamedia en Suisse.

En 2018, la société a dégagé un chiffre d’affaires de 400 millions de dollars, soit une hausse de 80%, mais avec une perte d’exploitation de 143,85 millions. Si le service compte plus de 90 millions d’usagers, seulement 100 000 ont opté pour sa version payante. L’entreprise revendique en outre plus de 10 millions d’utilisateurs actifs par jour.

Microsoft veut aussi sa part du gâteau

Un succès qui avait poussé Microsoft à ajouter Slack à sa liste officielle de concurrents et à développer son propre outil afin de rivaliser avec l'ex-licorne. Le géant américain avait d’ailleurs à entamé des discussions sur un possible rachat de Slack en 2016, sans succès. Sa solution, Microsoft Teams, a été lancée en 2017. Si la firme de Redmond ne publie pas de statistiques sur le nombre d’utilisateurs individuels, elle revendiquait en mars un demi-million d’entreprises utilisant sa solution. Une adoption facilitée par l’intégration de Teams aux applications d’Office 365.

Pour rappel, face aux assauts de Microsoft Teams, Slack a mis la main l’été passé sur les solutions de communication et de collaboration HipChat et Stride d’Atlassian. Quant à l’outsider Facebook Workplace, lancé fin 2016, il attire aussi un nombre grandissant d’entreprises, parmi elles Nestlé. Citons également Discord, orienté gaming mais qui propose peu ou prou les mêmes fonctions que Slack.

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