Prise de position

Pour ICTswitzerland, il y a bien d’autres priorités que l’e-voting pour la cyberadministration suisse

L’association faîtière ICTswitzerland s’exprime contre le projet de mise en exploitation du vote électronique à l'échelle nationale, jugeant bien plus prioritaire le développement des services de base dans le domaine de la cyberadministration.

(Source: Pixabay)
(Source: Pixabay)

Pour ICTswitzerland, il y a d’autres priorités que le vote électronique dans le chantier des services de cyberadministration suisse. La prise de position de l’association faîtière sur le déploiement de l’e-voting à l’échelle nationale est on ne peut plus claire: «la sécurité prime sur la vitesse». ICTswitzerland estime qu’il existe d’autres projets bien plus importants et plus urgents dans le domaine de la cyberadministration, en particulier dans le développement des services de base. Notamment l’identité électronique, dont le projet de cadre légal du Conseil fédéral a été accepté par le Conseil national. Cédric Roy, chef de la direction opérationnelle de la cyberadministration suisse, confiait dans une interview accordée à la rédaction: «Les services de base sont déterminants».

Le vote électronique perçu comme un projet de prestige

«La Confédération aurait meilleur temps de renforcer la confiance des citoyens plutôt que de se perdre dans de mauvais calculs avec de prétendus projets de prestige», souligne Marcel Dobler, Président d’ICTswitzerland et conseiller national. Si l’association faîtière ne juge pas approprié de décider d’une introduction à l’échelon national de l’e-voting, c’est avant tout à cause des préoccupations grandissantes autour de la sécurité et la fiabilité de tels systèmes. Et de rappeler que les solutions suisses testées jusqu’à aujourd’hui pour le vote électronique n’ont pas répondu aux exigences de sécurité nécessaires, à l’instar du système de La Poste, au sein duquel des failles ont été découvertes au cours d’un récent test public d’intrusion. Quant à la solution mise au point par le canton de Genève, des vulnérabilités avaient également été identifiées et son exploitation cessera dans moins d’une année. Pour ICTswitzerland, la solution adéquate consiste pour l’heure à poursuivre la phase d’essai de l’e-voting, «avec des limites clairement définies et un rythme adapté».

La prise de position d’ICTswitzerland intervient dans le cadre de la procédure de consultation demandée par le Conseil fédéral autour des bases légales de l’e-voting, procédure se déroulant jusqu’à fin avril. A noter que les citoyens suisses pourraient être amenés à s’exprimer sur le sujet dans les urnes. Un comité indépendant et multipartite a en effet commencé la récolte de signatures pour une initiative demandant un moratoire d’au moins 5 ans sur l’introduction du vote électronique (Le vote électronique a-t-il encore un avenir en Suisse?).

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