Red Hat Forum 2019

A Genève, Red Hat surfe sur l’open source et le DevOps

Red Hat a attiré de nombreux spécialistes pour son premier forum en Suisse romande. La firme rachetée récemment par IBM profite de l’emploi croissant de logiciels open source et de pratiques DevOps dans les entreprises, y compris en Suisse.

Spécialisé dans les solutions open source pour entreprise, Red Hat va sans doute revenir à Genève. Hier, son premier forum organisé en Suisse romande a attiré une foule de spécialistes intéressés non seulement de se coiffer de l’emblématique chapeau rouge, mais surtout par une conférence donnant une large place aux retours d’expérience. De nombreux partenaires de l’éditeur étaient également présents, y compris IBM, qui a pour rappel annoncé fin octobre l’acquisition de Red Hat pour 34 milliards de dollars. Un rachat qui ne semble guère susciter de craintes d’après les conversations de notre rédaction avec les participants. La plupart semble surtout espérer que le nouveau propriétaire aura la clairvoyance de conserver l’esprit Red Hat, voire de s’en inspirer.

Culture open source

Dans leurs interventions, les responsables de Red Hat ont d’ailleurs insisté sur les qualités du personnel et sur la culture profondément open source et donc résolument collaborative de leur entreprise, qui emploie près de 13’000 collaborateurs dans le monde et une centaine en Suisse.

Le succès de l’entreprise (+21% lors de son dernier exercice fiscal) repose sur une recette démarrée avec Red Hat Linux: développer une version testée et supportée d’un logiciel open source spécialement destinée aux entreprises. «Contrairement à d’autres éditeurs ou prestataires cloud qui développent des produits basés sur des logiciels libres, nous contribuons activement au projet communautaire open source», explique Franz Meyer, Responsable du développement des affaires dans la zone EMEA et présent au forum. Pour le vétéran de Red Hat, cette manière de faire garantit la crédibilité de la société auprès des développeurs et permet d’influer directement sur le développement du projet logiciel.

La croissance de Red Hat est donc directement liée à l’adoption des solutions open source dans les entreprises. En Suisse aussi, cet usage va croissant, selon l’étude Open Source Studie Schweiz 2018 de l’Université de Berne. Les organisations du pays recourant en particulier à des logiciels libres dans les domaines des OS serveurs, des bases de données, de la virtualisation ou des containers.

La créneau DevOps

Red Hat s’est d’ailleurs beaucoup diversifié et propose aujourd’hui un large spectre de solutions et outils pour tout le stack informatique. «Il y a quelques années, nous étions essentiellement une boîte Linux, confie Franz Meyer. Aujourd’hui, nous réalisons 60% de notre chiffre d’affaires avec d’autres solutions». La firme propose notamment des logiciels pour les infrastructures cloud privées et publiques. Le cloud d’Acceleris s’appuie ainsi sur OpenStack est venu expliquer René Walpen, Technical Account Manager du prestataire. Tandis que l’offre de Container-as-a-Service de Swisscom est basée sur OpenShift - la plateforme Kubernetes de Red Hat. Ce qui simplifie la migration dans le cloud d’applications containérisées avec cette même technologie, explique Léonard Bodmer, Country Manager de Red Hat Switzerland.

Responsable architecture à Eurovision, Stéphane Métairie a expliqué comment, avec l’aide du prestataire romand Apalia, sa société a également déployé OpenShift pour orchestrer ses containers Docker et bâtir une offre Broadcast-as-a-Service pour les diffuseurs. L’organisation basée à Genève emploie également Ansible - un outil d’automatisation populaire auprès des DevOps. Selon Léonard Bodmer, les entreprises suisses sont toujours plus nombreuses à s’intéresser au DevOps et aux technologies cloud native. Comme avec l’open source, Red Hat - et donc IBM - est sur un bon créneau…

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