Nortel : «Le seul problème en Suisse, c’est qu'il n'y en a pas»

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par bettina.tschumi@ictjournal.ch
Une interview exclusive accordée par François Lançon, nouveau President of Enterprise Sales EMEA et Asie, à notre rédaction alémanique, le montre: le président fraîchement nommé a confiance dans le fait que Nortel sortira renforcé de sa demande de sursis concordataire. Il ne doute pas non plus que Nortel restera fidèle à ce qu'elle est. On se souvient que la compagnie avait dû demander un sursis concordataire d’après le droit américain et canadien, au début de l’année. L’entreprise a jusqu'au mois de mai pour présenter son plan de redressement aux autorités. François Lançon y voit l’opportunité pour la société de se séparer d’unités d’affaires redondantes et d’assumer ses responsabilités. François Lançon n’a pas souhaité dire si un démembrement de Nortel était à l’ordre du jour. En ce qui concerne le département qu’il dirige, Enterprise Solutions, il n’y a pas de problème. "Nortel dispose de technologies de pointe dans le domaine des communications unifiées ainsi que d’une vaste clientèle - plus de 100 millions de ports installés". L'entreprise serait même parvenue à recruter de nouveaux clients ces dernières semaines, et ce malgré la procédure en cours. Selon François Lançon, tant les clients existants que les partenaires de Nortel se comportent très loyalement, ce qui est propre à le rendre optimiste. En outre, le marché serait de toute manière très crispé en ce moment, ce qui aurait pour effet de rendre plus difficile le gain de nouvelles parts pour la concurrence, malgré l’agressivité déployée. François Lançon ne voit aucun problème en ce qui concerne Nortel Suisse. Selon sa formule : «Le seul problème en Suisse, c’est qu'il n'y en a pas». Nortel Suisse ne fait d’ailleurs pas partie de la demande du sursis concordataire. Contacté par notre rédaction alémanique, le Country Manager de Nortel pour la Suisse, Thomas Marfurt, a tout de même précisé qu’il est impossible d’exister en l’absence de sa maison mère. Selon lui, il est possible de tabler sur une progression de 3 à 4% du chiffre d’affaires en 2009, malgré un marché difficile. A titre de comparaison, l’année précédente Nortel enregistrait encore une croissance de plus de 20% en Suisse. Enfin, Thomas Marfurt ne s’attend pas à ce que notre pays soit touché par les licenciements car Nortel y est active avant tout au niveau commercial. L’annonce faite la semaine dernière selon laquelle John McHugh intégrait la direction de Nortel avait fait se dresser les oreilles des observateurs. John McHugh est généralement perçu comme le père nourricier de Pro Curve, filiale de HP et concurrente de Nortel. Or, Pro Curve est devenue en l’espace de 16 ans et sous son égide une entreprise brassant des milliards. John McHugh n’a quitté Pro Curve qu’en juin dernier, sans que l’on connaisse ses motivations. Les hypothèses varient. John McHugh serait-il nommé nouveau General Manager Enterprise Solutions ? Ou préparerait-il au contraire une reprise ?

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