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Marketplaces du logiciel d’entreprise: un marché ouvert aux développeurs romands

| Mise à jour
par helenel

Alors que le nombre de marketplaces se multiplie, il devient difficile pour les développeurs romands de savoir à quel saint se vouer. Pour y voir un peu plus clair, la Fondation The Ark a organisé un forum sur le thème: «Les marketplaces du logiciel d’entreprise: Quelles opportunités pour les développeurs romands?»

Plus de 60 personnes ont participé au Forum The Ark sur le thème des marketplaces d'entreprises. (Quelle: Hélène Lelièvre / ICTjournal)
Plus de 60 personnes ont participé au Forum The Ark sur le thème des marketplaces d'entreprises. (Quelle: Hélène Lelièvre / ICTjournal)

Google Apps Marketplace, Smart Hub, Renault R-Link, Force.com, swebstore, QlikMarket, Java Store, ou encore depuis peu Swisscom Business Marketplace et bientôt Windows 8 Store, ne sont que quelques exemples des magasins d’applications existants. Alors comment s’y retrouver dans cette multitude de choix? Pour obtenir une réponse à cette question, plus de 60 personnes étaient présentes au forum sur le thème «Les marketplaces du logiciel d’entreprise: Quelles opportunités pour les développeurs romands?», organisé par la Fondation The Ark. Et pour introduire le sujet, Jérôme Salamin, chef de projet à la Fondation The Ark, a tenu à mettre en garde les développeurs: «Il serait politiquement correct de dire que les marketplaces regorgent d’opportunités pour les PME romandes. Mais je vais être un peu moins politiquement correct en disant qu’aujourd’hui il y a un danger pour les entreprises romandes à ignorer leur existence et à continuer à vendre leurs logiciels comme avant.» Mais pour cela, les entreprises vont devoir s’adapter. Désormais, il faut vendre à la vue de tout le monde et faire avec les règles de la marketplace: «Avant les éditeurs imposaient un modèle de licence suffisamment compliqué pour que personne ne sache ce que payait le voisin. Désormais, il faut vendre à un prix identique pour tous.» Les techniciens qui devaient jusqu’ici être capables d’installer les logiciels chez les clients doivent maintenant maîtriser toutes les règles et la façon dont les logiciels vont être acceptés sur les différentes marketplaces. Les éditeurs doivent aussi s’interroger non plus pour quel système d’exploitation elles vont développer leurs logiciels mais pour quelles plateformes. 

Tout commence vraiment avec l’App Store d’Apple

«Historiquement, la première plateforme à voir le jour pour les entreprises est l’Amazon Marketplace en novembre 2003, explique Valery Héritier, collaborateur scientifique à l’Institut informatique de gestion de la HES-SO Valais. Mais avec l’apparition de l’App store pour l’iPhone, c’est là que tout a vraiment débuté.» Et aujourd’hui, le cabinet Gartner a identifié les app stores d’entreprises parmi les dix grandes tendances technologiques pour 2012. Parmi ces magasins d’applications, se trouvent d’un côté, ceux qui regroupent les applications qui doivent être téléchargées sur un appareil, tels que l’App Store d’Apple ou le Windows 8 Store, et de l’autre, ceux qui recensent les applications web, comme c’est le cas de Force.com, de Google Apps Marketplace ou de Swisscom Business Marketplace (voir l’encadré ci-contre). Toutes ces plateformes ont quelques points communs, précise Rodolphe Koller,  Rédacteur en chef d’ICTjournal: «C’est généralement un échange win-win, même si parfois l’une des parties gagne plus que l’autre. D’un côté, les places de marché offrent aux développeurs un canal de distribution, un canal de paiement, des outils de marketing et des outils de développement. De l’autre côté, les développeurs enrichissent l’offre d’applications ainsi que la plateforme et rétrocèdent une partie de leurs revenus.» Pour autant, les différents magasins d’applications se distinguent sur différents points. Le premier est qu’ils peuvent être soit une simple vitrine, soit une véritable plateforme qui met différents outils à disposition des développeurs. Manuel Dietrich, CTO de PARX: «En tant que développeurs, l’essentiel est que Force.com offre une communauté très active qui peut vous aider dans le développement. Mais la plateforme fournit aussi une documentation de grande qualité ainsi que des kits d’intégration et organise des webinaires.»  Le modèle de coûts et de revenus est aussi différent d’une plateforme à l’autre. Ainsi, beaucoup imposent un coût d’entrée au développeur – c’est le cas de Windows 8 Store, à hauteur de 99 dollars, du swebstore de Skidata ou de Google Apps Marketplace –, ou perçoivent un montant forfaitaire lorsque l’application entre dans leur magasin, comme Force.com (300 dollars). Le plus souvent un modèle de partage de revenus est mis en place : le développeur touche en général entre 70 et 85% du prix de son application. Sébastien Travelletti, People Access VP & Head of Business Development, explique que le modèle de revenus est un peu différent pour le swebstore de Skidata: «Nous imposons une formation pour toutes les personnes qui travaillent sur notre plateforme pour leur permettre de comprendre l’interface et ce qui est possible de faire sur swebstore et de passer ainsi la validation. Nous ne prenons aucune commission sur les ventes si nous n’intervenons pas dans la vente de l’application».

Au final, il convient toutefois de relativiser le potentiel d’affaires de ces plateformes, puisque, selon les chiffres de Gartner, sur 45 milliards d’applications mobiles qui seront téléchargées 2012, 40 milliards seront gratuites. Par ailleurs, 35% des entreprises gagnent moins de 500 dollars par mois pour une application et enfin un tiers des développeurs ne gagnent pas d’argent simplement en créant des apps.

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