Algorithme de consensus

Né à Genève, le protocole blockchain Wakweli est «un notaire décentralisé»

CEO de la firme genevoise EverdreamSoft, active dans le gaming, Shaban Shaame lance un nouveau projet. Pionnier de ce qu'on appelle aujourd'hui le Web3, ce développeur-entrepreneur a fondé Wakweli, un protocole blockchain de nouvelle génération pensé pour certifier l'authenticité des actifs numériques tels que les NFT. Il nous en dit plus.

Shaban Shaame, CEO et fondateur d’EverdreamSoft et de Wakweli. (Source: DR)
Shaban Shaame, CEO et fondateur d’EverdreamSoft et de Wakweli. (Source: DR)

Quel est l'objectif du protocole développé par Wakweli?

Wakweli est en quelque sorte un notaire décentralisé. Dans le monde de la blockchain, il y a énormément de créations, de qualité variable, mais aussi beaucoup de fraudes et d’arnaques. Notre protocole et la communauté que nous voulons mettre en place visent à certifier ces créations de façon décentralisée afin de séparer le bon grain de l'ivraie.

Vous avez imaginé un algorithme de consensus nommé «Proof-of-Democracy». De quoi s’agit-il?

Un système de consensus décentralisé basé sur un algorithme nécessite que les incitatifs soient alignés pour que les parties prenantes n'essaient pas de tricher. Dans le cas du «Proof-of-Work», sur lequel repose le bitcoin par exemple, il est plus rentable d’utiliser de la puissance de calcul pour valider les transactions que pour attaquer le système. Avec Wakweli, il s’agissait de trouver un moyen d’assurer qu’il est plus avantageux de travailler pour que contre le système, mais dans un contexte où la vérification est une tâche humaine et non pas accomplie par des machines. C’est à cette problématique que répond notre algorithme.

Comment fonctionne concrètement cet algorithme?

Comme avec l'algorithme «Proof-of-Stake», notre système fait appel à la notion d’enjeu. Celui qui demande une certification, par exemple un artiste, immobilise un certain montant sous forme de $WAKU, la monnaie de notre protocole. S’il s'avère ensuite que la création de cet artiste n’est pas authentique, cet enjeu n’est pas récupéré. Les certificateurs du réseau vont aussi mettre une somme en jeu pour délivrer le certificat. Ces certificateurs sont sélectionnés par des électeurs, qui leur confient leurs tokens. Ces électeurs veulent minimiser leur risque et n'auraient donc pas intérêt à nommer des certificateurs malhonnêtes. Une fois le certificat publié sur la blockchain et visible publiquement, des challengers peuvent contrôler si l’actif est bel et bien authentique, un peu à l’image des chasseurs de bugs dans les campagnes de Bug Bounty. Le challenger peut faire une dénonciation, une démarche qui nécessite aussi de mettre une somme en jeu pour éviter des dénonciations à tout va. Des membres de la communauté vont ensuite endosser le rôle de juges et examiner l’actif certifié. Si la fraude est avérée, le challenger empoche la somme totale mise en jeu. Si le juge ne lui donne pas raison, il a encore la possibilité de faire appel.

Des intégrations sont-elles techniquement envisageables avec les importantes places de marché de NFT?

Nous sommes actuellement en phase pilote et prévoyons de lancer le premier prototype début 2023. Notre algorithme est multi-chain et peut donc être intégré aux différentes places de marché peu importe le protocole blockchain qu’elles emploient.

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