Fusion de Connectis et Getronics

Tom Kleiber, Connectis: «Le risque serait que nous ne profitions pas de la chance que représente cette fusion»

| Mise à jour
par Interview: Rodolphe Koller

Les sociétés Connectis et Getronics ont fusionné en mai dernier sous les auspices de leur propriétaire commun Aurelius. En entretien avec notre rédaction, Tom Kleiber, CEO de la nouvelle Connectis, revient sur le processus de transition en cours, notamment en Suisse romande, et sur la stratégie de développement du prestataire IT.

Tom Kleiber dirige depuis mai la nouvelle Connectis, issue de la fusion de Getronics Suisse avec Connectis.
Tom Kleiber dirige depuis mai la nouvelle Connectis, issue de la fusion de Getronics Suisse avec Connectis.

Voilà plus d’un mois que la fusion de Connectis et Getronics a été annoncée. Où en est cette transition?

Le processus de transition que nous avons mis en place comporte un volet organisationnel et un volet culturel et stratégique. Nous sommes actuellement pleinement occupés à l’intégration organisationnelle des deux entités avec l’objectif que tous les collaborateurs aient un poste et puissent travailler normalement dès le 1er juillet. A ce titre, nous avons d’ailleurs expliqué la nouvelle organisation aux employés la semaine dernière. Certains éléments ne seront pas tout de suite intégrés, à l’instar des systèmes IT qui seront utilisés en parallèle pendant un certain temps. En ce qui concerne le volet culturel et stratégique, la transition a également démarré, notamment avec un workshop sur la stratégie de l’entreprise auquel ont participé les cadres des deux entités.

Comment va être organisée cette «nouvelle» Connectis, notamment en Suisse romande?

Nous avons privilégié la proximité avec la clientèle, en reprenant le modèle organisationnel de Connectis qui s’est avéré performant. L’organisation est ainsi répartie en trois régions – Zurich, Berne et Lausanne – avec trois cadres à la tête de chacune: un chef des ventes, un responsable des services et un solution architect. En Suisse romande, les équipes – une centaine de collaborateurs – seront réunies à Lonay. Pour la direction des ventes en Romandie, nous avions deux candidats très compétents et nous avons choisi Sébastien Cruchet qui officiait chez Getronics. Les services seront conduits par Michel Golliard et les solutions par Damien Rais, tous deux déjà actifs chez Connectis.

Quels défis voyez-vous dans l’intégration culturelle des deux entités?

Les deux entreprises ont beaucoup en commun. Elles partagent une longue tradition en Suisse avec des solutions et services très proches. Du côté des différences, Connectis est fortement axée sur la Suisse, alors que Getronics a une orientation internationale. On sent que ses collaborateurs apprécient cette dimension qui les fait parfois voyager et être impliqués dans des projets globaux. Il nous importe donc de démontrer que cette dimension n’est pas perdue, que les activités internationales sont importantes à nos yeux – c’est d’ailleurs aussi une opportunité pour les collaborateurs de Connectis. A mon avis, le principal risque qu’il s’agit d’éviter absolument, serait que les deux organisations continuent à travailler chacune à leur manière sous un même toit, et que nous ne profitions pas de la chance que représente cette fusion. Nous œuvrons dans un secteur en plein changement et nous avons l’opportunité de développer une nouvelle entreprise qui réponde à ce nouvel environnement. Pour réussir notre intégration culturelle, il faut que tous les collaborateurs y voient leur avantage et le moyen d’apprendre quelque chose de nouveau. Les services IT reposent sur des personnes, ma priorité actuelle va donc aux collaborateurs.

Avec quels services la nouvelle Connectis compte-t-elle se développer et pour quelle clientèle?

Je tiens d’abord à souligner que l’intégration des portefeuilles des deux entités vient de démarrer et qu’elle n’est pas totalement définie. A ce stade, ce qui est néanmoins clair c’est que le sujet central de notre offre concerne la manière dont les professionnels collaborent et communiquent dans l’entreprise. Un domaine en pleine évolution et avec beaucoup de changements à venir, dans la mobilité, le BYOD, le cloud, etc. Nous voulons nous positionner comme le prestataire qui comprend le mieux comment créer de la valeur avec ces technologies. Nous allons donc offrir des solutions dans le domaine et toujours davantage de services, notamment pour répondre aux entreprises qui préfèrent de plus en plus déléguer leurs tâches opérationnelles. En ce qui concerne le marché, nous comptons profiter de nos clientèles complémentaires, Getronics s’étant plutôt focalisée sur les multinationales, alors que nous sommes concentrés sur les grandes sociétés suisses.

Quels sont vos objectifs financiers pour l’entité intégrée?

Notre objectif pour cette année est de maintenir le niveau de nos revenus. Ce ne serait pas réaliste que de vouloir recueillir tout de suite les fruits de cette fusion. Avec Aurelius, nous avons la chance d’avoir un investisseur actif dans l’industrie et qui pense à moyen long terme.

Lorsque deux entreprises très proches fusionnent sous la houlette d’une société d’investissement, la décision est généralement motivée par une réduction des coûts…

En général oui, mais ce n’est pas le cas ici. Cette fusion doit surtout nous apporter des effets d’échelle. Connectis a investi dans des services managés et Getronics dans les services workspace. Nous pouvons maintenant offrir ces prestations à une clientèle élargie. Sans compter que nous voulons profiter des bouleversements actuels du secteur pour nous positionner et gagner des parts de marché. Il est clair qu’Aurelius est sensible aux coûts et qu’elle vise de la croissance et des bénéfices à terme, mais si l’on a un bon plan, ils nous soutiennent. C’est la première fois que je travaille si étroitement avec un investisseur et j’apprécie beaucoup d’avoir un tel sparing partner.

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