Etude de PwC

Les CEO suisses temporisent sur l'adoption de l'IA générative

Selon une étude de PwC, en Suisse, seulement un patron sur six a intégré la GenAI dans son entreprise. Et ils sont peu à estimer que ces technologies auront un impact sur le chiffre d’affaires, contrastant avec l'avis des CEO à l’échelle globale.

(Source: Pierre Bamin sur Unsplash)
(Source: Pierre Bamin sur Unsplash)

L'attitude des CEO suisses envers l'intelligence artificielle générative diffère de celle de leurs homologues dans le monde. Selon la 27ème édition de l’étude «Annual Global CEO Survey» de PwC, en Suisse, seul un dirigeant sur six a intégré de la GenAI dans son entreprise. A l'échelle mondiale, ils sont le double. 

Selon le cabinet d’études, cette prudence s'explique par des raisons culturelles et structurelles. Les chefs d'entreprise suisses adopteraient une approche de suiveurs rapides. Une stratégie qui peut s'avérer pertinente. «En introduisant les innovations avec un léger retard mais rapidement, [les CEO suisses] dotent leurs produits d’une plus grande valeur pour le client tout en bénéficiant de coûts réduits», font observer les analystes de PwC. Cette attitude est aussi liée à des spécificités sectorielles. Le secteur financier, fortement réglementé, connaît un rythme d'adoption technologique plus lent, en particulier pour des technologies comme l'IA générative, entourées d'incertitudes réglementaires. 

A noter qu’à l’échelle mondiale, les industries de la technologie, des médias et des télécommunications sont en tête dans l'adoption de l'intelligence artificielle générative. Devant le secteur de la finance. 

Intensification de la concurrence et impact sur l’efficacité

Même s’ils temporisent en matière de GenAI, les patrons suisses ont conscience de l’impact futur de ces outils. Ils sont ainsi près de deux tiers à admettre que l’IA générative intensifiera la concurrence dans leur secteur. En outre, ils sont une faible majorité (moins que la moyenne mondiale) à penser que l’IA générative va changer de manière significative, d’ici trois ans, la façon dont leur entreprise crée, génère et capte de la valeur. 

Dans l’ensemble, les CEO mondiaux sont nettement plus optimistes quant à l’impact de l’IA générative sur leurs performances que leurs équivalents helvétiques. La majorité de ceux-ci reconnaissent tout de même le potentiel de la GenAI. Ils considèrent que l'efficacité sera améliorée grâce à cette technologie. De plus, environ un tiers des CEO suisses pensent qu'ils pourraient aussi augmenter leur rentabilité grâce à l'IA générative. Ils sont toutefois peu à envisager un impact positif sur le chiffre d’affaires (16% contre 41% des CEO globaux). 

Craintes en matière de cybersécurité 

Les dirigeants suisses expriment aussi des inquiétudes concernant l'augmentation des risques liés à la Gen AI. Plus de deux sur trois sont convaincus que l'intelligence artificielle générative va accroître les risques de cybersécurité dans l'année à venir. Et plus de la moitié redoutent que cette technologie favorise la diffusion de fausses informations. En outre, 44% d’entre eux identifient les contraintes légales et les dommages à la réputation comme des risques potentiels. 

L'étude de PwC s'est déroulée entre novembre et décembre 2023. Elle a sollicité les opinions de 4702 dirigeants d'entreprise issus de 105 pays et marchés à travers le monde, dont 79 en Suisse.
 

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