Lorsqu’ils pensent numérique, les Suisses pensent d’abord cybersécurité et surveillance
Lorsqu’on aborde le numérique, ce sont d’abord les dangers sécuritaires qui viennent à l’esprit de la population suisse, selon un nouvelle étude. Pour le reste, les Suisses sont plutôt positifs à l’égard des technologies numériques et ils s’estiment compétents. Avec toutefois des différences notables selon l’âge et le niveau de formation.
Dans leur majorité, les Suisses ont une perception positive du numérique, mais les premiers thèmes qui leur viennent à l’esprit dans le domaine sont ceux de la cybersécurité et de la surveillance au moyen des technologies. C’est l’un des résultats d’une nouvelle étude à se pencher sur le rapport de la population au numérique. Fruit d’une collaboration entre la Haute école spécialisée du Nord Ouest de la Suisse (FHNW), l’institut gfs-zürich et la Banque WIR, l’enquête «Monitor Bank WIR» a été menée en janvier et février auprès d’un millier de résidents en Suisse alémanique et romande.
A la question «Quel est pour vous le sujet le plus important actuellement en rapport avec les technologies numériques ou la numérisation?», les Suisses évoquent donc d’abord la cybersécurité, la protection des données et la surveillance (29%), bien avant les autres sujets, tels que la communication (10%) ou l’accès aux informations (5%). Pour les auteurs, ce résultat s’explique notamment par une actualité cyber chargée. Il confirme aussi une préoccupation pour les questions de cybersécurité déjà constatée dans l’étude Sotomo de Swico dans laquelle les sondés appelaient à ce que l’Etat s’investisse davantage dans le domaine. Rappelons à cet égard que le Conseil fédéral a décidé en mai de doter l’administration d’un Office fédéral de la cybersécurité.
En dépit de cet agenda sécuritaire, la population a globalement un regard positif sur le numérique. 62% y voient des avantages, tandis que 19% expriment des craintes. 41% des sondés s’estiment par ailleurs compétents en la matière.
Différences marquées selon l’âge, la formation et les revenus
L’étude analyse également les réponses selon l’âge, le niveau de formation et les revenus des sondés. Dans la plupart des sujets, les mêmes différences apparaissent. D’un côté, les personnes de moins de 40 ans, celles qui sont les plus diplômées et celles qui ont les revenus les plus élevés ont une perception beaucoup plus positive de la numérisation: elles s’y intéressent davantage, elles y voient surtout des avantages et elles se sentent compétentes. De l’autre côté, les personnes de plus de 65 ans, celles qui sont moins diplômées et celles qui ont des revenus inférieurs sont bien moins enthousiastes dans toutes ces dimensions.
Les avantages et les risques du numériques
Pour les sondés, les principaux atouts des technologies numériques résident dans l’accès à des connaissances et contenus, ainsi que la communication et la collaboration entre personnes. Ils sont bien moins nombreux à relever les gains d’efficacité ou le télétravail.
S’agissant des dangers, c’est donc la cybersécurité avec la protection des données et la cybersurveillance qui inquiètent. Là aussi des différences apparaissent, les bas revenus craignant davantage que le numérique ne fasse disparaître des emplois et ne nuise aux relations humaines.