Etat numérique

Les Suisses veulent un Etat qui s’investit pour la sécurité IT des PME et contre la violence en ligne

Selon une enquête de Sotomo mandatée par Swico, les citoyens suisses estiment que la Confédération doit appuyer sur l'accélérateur dans les domaines de la cybersécurité, de la lutte contre la violence en ligne et de l’enseignement du numérique. Les services de cyberadministration sur lesquels se focalise l’Etat apparaissent moins prioritaires.

Le Palais fédéral. (Source: Office du tourisme du canton de Berne)
Le Palais fédéral. (Source: Office du tourisme du canton de Berne)

Les citoyens suisses se montrent exigeants envers la numérisation de l’Etat. Et leurs priorités ne sont pas les services de cyberadministration sur lesquels se focalise la Confédération. Voilà le constat qui découle d’une étude de Sotomo mandatée par l'association faîtière Swico. Menée dans l’objectif de mieux comprendre les besoins réels des citoyens suisses à propos des différents aspects de l’Etat numérique, l'enquête a été menée en automne 2021 auprès d’un échantillon de 1254 personnes en Suisse alémanique.

L’étude montre que les Suisses souhaitent que l'Etat appuie sur l'accélérateur dans trois domaines en particulier: la cybersécurité, la lutte contre la violence numérique et la composante numérique dans l’enseignement. Les aspects liés à la cyberadministration, tels que les guichets virtuels ou la démocratie numérique, sont perçus comme moins prioritaires. Reste que les citoyens souhaitent tout de même que ces domaines soient davantage développés. «Ces résultats sont surprenants pour nous, d’autant plus que le débat public sur l’Etat numérique porte surtout sur l’e-government. Ces conclusions vont nous permettre d’affiner notre orientation politique et de cibler le dialogue avec l’administration à tous les niveaux», déclare Judith Bellaiche, directrice de Swico.

Cybersécurité des entreprises et administrations jugée insuffisante

Les cyberattaques en augmentation, rapportées dans les médias, ont certainement participé à une prise de conscience des menaces cyber ces derniers mois, estiment les auteurs du rapport. Près de deux-tiers des citoyens jugent insuffisant le niveau de la cybersécurité des infrastructures critiques et de l’administration en Suisse. En outre, une grande majorité estime que l’Etat doit prendre des mesures pour soutenir la cybersécurité dans les entreprises suisses. Un point de vue que ne partage par le Conseil fédéral qui, en réponse à une motion parlementaire en novembre dernier, a jugé qu’il n'est pas de son ressort de garantir une protection cyber aux PME et administrations, ajoutant que cette compétence constituerait une atteinte considérable à la souveraineté des cantons et à la liberté économique des PME.

L’Etat sommé d’agir contre la violence numérique

Pour une nette majorité des Suisses, la violence numérique via les réseaux sociaux est plutôt ou très répandue. Et la plupart des citoyens pensent que les autorités ne luttent pas assez contre ce phénomène qui inquiète particulièrement les femmes, selon les résultats de l'enquête. Aux yeux de la plupart des personnes interrogées, lutter contre la violence numérique est davantage la responsabilité de l’Etat que des plateformes ou des personnes concernées. Avant de proposer une éventuelle réglementation des plateformes, le Conseil fédéral souhaite ouvrir le débat sur cette question et celle, plus large, de l’emprise que ces entreprises privées globales ont sur le débat public suisse.

Les compétences numériques des enseignants perçues comme trop faibles

L'enquête aborde la composante numérique dans l’enseignement sous deux aspects: l'école prépare-t-elle convenablement au monde numérique et les enseignants sont-ils assez compétents en la matière? Moins de la moitié des sondés estiment que les élèves suisses sont suffisamment préparés aux métiers du futur ou à l’utilisation des médias numériques. Mais de nombreuses personnes répondent «ne sait pas». Les avis concernant ce premier aspect sont donc plutôt partagés. L’opinion publique est plus lisible au sujet des compétences numériques des enseignants, jugées insuffisantes par une majorité de personnes.

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