Prospective

Tendances 2019: 10 leviers pour préparer l’infrastructure everywhere

Gartner identifie les 10 tendances qui auront le plus d’impact sur la gestion des infrastructures informatiques et leur exploitation en 2019.

(Source: gorodenkoff / iStock.com)
(Source: gorodenkoff / iStock.com)

Plus de serveurs, plus de data centers, et une exigence de disponibilité accrue… en 2019 les responsables infrastructure des entreprises vont s’éloigner de plus en plus de l’ingénierie et des opérations pour se mettre au service du business assure Gartner qui prévoit 10 évolutions majeures pour l'année prochaine:

1/ L’informatique serverless

Différent de la conteneurisation ou de la virtualisation de machines, le serverless computing place du côté du fournisseur de services la responsabilité des ressources nécessaires à leur fonctionnement. «Plus de 20% des organisations mondiales auront déployé des technologies informatiques sans serveur d'ici 2020, contre moins de 5% aujourd'hui», prévient Ross Winser, senior research director chez Gartner. Les équipes infrastructure et opérations feraient donc bien de se préparer à gérer moins de ressources physiques mais davantage d’API et de SLA (entente de niveau de service). Leurs charges de travail en support autour de ces services fournis par des prestataires tiers vont vraisemblablement augmenter en parallèle.

2/ L'IA à la rescousse

Le numérique s'immisçant partout, les besoins en infrastructures continueront malgré tout de croître. Pour gérer cette montée en puissance sans moyens pour embaucher à tour de bras, les responsables I&O pourront s’appuyer sur l’intelligence artificielle affirme le cabinet américain.

3/ L’agilité du réseau

Pour anticiper l’arrivée de la 5G et l’explosion du nombre d’objets connectés mais aussi la multiplication des services cloud, les responsables infrastructures doivent dès à présent s’attaquer à «développer l'agilité du réseau en s'appuyant sur l'automatisation et l'analyse, et à prendre en compte le véritable changement de compétences nécessaire pour réussir» conseille Ross Winser. Il va s’agir d’accélérer le rythme d'exploitation du réseau pour répondre à la demande.

4/ La fin des data centers d’entreprise

Comme DXC Technology la semaine dernière, Gartner prévoit «la mort du data center». Selon ses analystes, «d'ici 2025, 80 pour cent des entreprises auront abandonné leur centre de données on-premise», au bénéfice du cloud, de l’hébergement chez une société tierce ou d’une solution de colocation informatique. «Les responsables d'I&O doivent se préparer à placer les charges de travail en fonction des besoins de l'entreprise, et non en fonction de l'emplacement physique», insiste Ross Winser.

5/ L’Edge computing

La démocratisation de l’IoT (encore lui) mais aussi l’émergence des technologies immersives vont imposer aux entreprises à traiter un gros volume de données en périphérie du réseau, au plus près de là où elles sont générées. L’impact pour les responsable I&O c’est que «l’infrastructure s’étendra de plus en plus vers cette périphérie», explique Gartner selon qui «cette tendance ne se substitue pas au cloud mais l’augmente.»

6/ La gestion de la diversité numérique

Entre l’entretien de l’existant et le foisonnement de nouveautés, «la diversité et la quantité de "choses" que l'I&O est censé connaître, soutenir et gérer a explosé», résume Ross Winser. Et parmi ces nouveaux actifs, certains sont orientés business et influeront directement sur les finances de l’entreprise ou la satisfaction de ses clients. Mieux vaut donc se former tout de suite pour ne pas se louper.

7/ Le rôle de courtier

PaaS, IaaS et tous les as-a-service se consomment à l’usage. L’intérêt pour une entreprise est de ne payer que ce qu’elle utilise. Le revers de la médaille c’est que les coûts sont difficiles à maîtriser. Une responsabilité qui retombe logiquement et dès à présent sur les responsables infrastructure et opérations et qui décale leur domaine de compétence non plus sur la gestion de serveurs mais sur l’analyse des offres de prestataires, leur intégration, leur personnalisation et la résolution des éventuels problèmes de gouvernance.

8/ L’acceptation du SaaS

Gartner regrette que, alors qu’ils se sont pour la plupart mis au IaaS (Infrastructure as a service) et au PaaS (Plateforme as a service), les responsables I&O demeurent majoritairement réticents face au logiciels consommés en tant que service (SaaS). «Le SaaS est en train d’atteindre un niveau de complexité auquel les services informatiques ne sont pas en mesure de faire face comme ils le devraient. Le passage au SaaS doit être accompagné par les équipes d’infrastructure, afin de conserver une visibilité complète sur ce qui est utilisé dans l’entreprise mais aussi s’assurer que les outils sont bien intégrés et les exigences de conformité respectées», développe le consultant en chef.

9/ La critique gestion des talents

Comme le montrent les points précédents, les équipes infrastructure historiquement composées d’experts de telle ou telle technologie, vont, avec la numérisation, s’écarter des machines et devoir être pertinents de manière beaucoup plus transversales pour couvrir l’ensemble des solutions avec lesquelles travaille l’entreprise. Notamment pour pouvoir identifier l’origine d’éventuelles indisponibilités et les gérer. «Les compétences, les pratiques et les procédures en matière d'I&O devront dès 2019 tenir compte des opérations hybrides», prévient Gartner. Et pour cela il faut des gens polyvalents et capables de s’adapter, d’apprendre. Des talents très recherchés et donc pénuriques.

10/ L'infrastructure mondiale

Entre 2020 et 2023, «l’infrastructure everywhere» sera devenue réalité selon le cabinet de conseil américain. Les directeurs des opérations IT doivent donc s’y préparer. Pour proposer cette infrastructure agile et toujours disponible pour des clients et collaborateurs toujours plus globaux, Gartner leur conseille de faire le tri dans leurs partenaires et de relever leurs attentes vis à vis de ceux qu’ils conservent. «Il n’y aura plus de place pour des partenaires de seconde zone en 2019 et à l’avenir», conclut Ross Winser.

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