Dossier

Entreprise data-driven

La capacité des organisations à tirer parti des données a encore gagné en importance avec le pic de la pandémie et cela ne va pas s’arrêter avec la situation d’incertitude qui s’est installée depuis. C’est dans les données tierces ou en leur possession que les entreprises vont chercher à comprendre et à répondre aux bouleversements en cours, à commencer par le comportement de leur clientèle. C’est aussi les données qui vont servir à alimenter les algorithmes nécessaires aux initiatives d’automatisation à l’agenda des organisations. C’est enfin ces données qui servent de plus en plus à développer de nouveaux modèles d’affaires, voire des offres constituées elles-mêmes de data.

Le succès futur des entreprises passe ainsi par des données considérées comme un actif au même titre que les ressources humaines et financières, explique Christine Legner, professeure à l’Université de Lausanne. Des enquêtes récentes montrent qu’une majorité des entreprises suisses croient aux atouts de ce modèle data-driven, mais qu’elles peinent à le mettre en pratique, faute notamment de savoir-faire interne

Entre les silos de données qui entravent une gestion intégrée de l’expérience client et le manque de qualité qui absorbe beaucoup d’efforts des data scientists, les défis sont nombreux. La crise pandémique a aussi mis en lumière certains risques accompagnant une gestion data-driven, comme l’opacité de la production de données décisives ou la faible efficacité des algorithmes alimentés aux données historiques à répondre à des situations exceptionnelles.  Alors que chacun – décideur, employé, citoyen – est de plus en plus amené à prendre des décisions basées sur les données, certains appellent à éduquer la population aux data.