Energie solaire

Le Valais innove avec le développement d'une centrale énergétique virtuelle

En Valais, un partenariat innovant entre l'Institut Icare, OIKEN, Studer-Innotec, et financé par la Fondation The Ark, vise à maximiser le potentiel de la production d'électricité solaire en prenant en compte sa gestion aux niveaux des particuliers, des quartiers et des fournisseurs énergétiques. Zoom sur le volet IT du projet.

(Source: Bill Mead sur Unsplash)
(Source: Bill Mead sur Unsplash)

En Valais, l’institut de recherche Icare développe une centrale énergétique virtuelle. Soutenu financièrement par la Fondation The Ark, ce projet d’innovation s'inscrit dans une collaboration avec le distributeur d’énergie OIKEN et le fournisseur d'équipements d'énergie solaire Studer-Innotec. «L’objectif est de regrouper les petits producteurs d’énergie, qui ensemble ont le poids d’une grande centrale, afin de créer une centrale énergétique virtuelle», résument les initiateurs du projet dans leur communiqué. 

Trois niveaux d’usage pris en compte

Le projet vise à explorer le potentiel technique et économique d’une centrale énergétique virtuelle (VPP) à trois niveaux. A commencer par les maisons individuelles, en vue de renforcer l'autoconsommation et d'optimiser le renvoi d'électricité vers le réseau grâce à une gestion améliorée des batteries. A un niveau intermédiaire, celui d'un quartier, l'initiative vise à mettre en place une gestion intelligente de l'énergie de plusieurs installations. Enfin, au niveau de la région et des gestionnaires de réseau, il s’agit de valoriser les flexibilités locales. «L’arrivée des batteries connectées au sein des installations solaires privées amène davantage d’autonomie mais surtout de flexibilité énergétique», précise à la rédaction Olivier Crettol, Head of Operations à l’Institut Icare. 

Données en temps réel, historiques, météorologiques… 

Le projet de centrale virtuelle peut bénéficier des API existantes proposées par le fournisseur Studer-Innotec pour ses onduleurs (qui convertissent l’électricité solaire produite en courant alternatif) et batteries de stockage, afin de disposer en temps réel de toutes les données de production et de consommation pertinentes pour mener à bien le projet, explique le responsable des opérations de l'institut de recherche basé à Sierre. Une quinzaine de propriétaires de panneaux solaires sont parties prenantes. Données historiques antérieures au projet et prédictions météorologiques, entre autres, alimenteront aussi les algorithmes mis au point par l’équipe de recherche dans le but de réaliser des estimations de la production dans l'idée d'optimiser la consommation et fournir de la flexibilité au groupe-bilan (qui regroupe les fournisseurs d’énergie en Valais) via une interface de l’outil GB Flex, déjà développée par l'Institut Icare. 

Coller au plus près des prédictions

A terme, il est prévu d’introduire des prédictions à l'aide de modèles de machine learning. L’objectif étant ici d'optimiser les prévisions du groupe-bilan. «Chaque groupe-bilan doit annoncer sa consommation et sa production, la veille, à Swissgrid pour que cet organisme national puisse procéder à l’équilibrage des réseaux. Or, si ces prévisions diffèrent de ce qui se produit concrètement, Swissgrid instaure des pénalités d'ajustement. Tirer parti au mieux de la flexibilité permise par les batteries de stockage va ainsi permettre d’éviter ces écarts par rapport aux prévisions», clarifie Olivier Crettol. Il s'agira par ailleurs de proposer des nouveaux modèles de tarification dynamique tenant compte de l’équilibre du réseau et du marché. Aux yeux du responsable des opérations d’Icare, l’un des challenges principaux du projet consiste à faire en sorte que tout le monde soit gagnant dans cette chaîne de production-consommation d'énergie. Les premiers résultats devraient être connus entre fin 2024 et début 2025. 
 

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