Transformation numérique

Comment l'IA va redessiner le visage de la finance selon Davos

Deloitte et le World Economic Forum se sont penchés sur l’impact potentiel de l’intelligence artificielle sur les services financiers. Selon eux, la technologie va transformer le cœur d’activité des acteurs du secteur, créer de nouvelles sources de profit et déplacer le champ de bataille concurrentielle.

(Source: World Economic Forum/swiss-image.ch)
(Source: World Economic Forum/swiss-image.ch)

Depuis un an, le World Economic Forum et Deloitte ont interrogé 200 experts internationaux et organisé des ateliers aux quatre coins de la planète pour comprendre l’impact potentiel de l’intelligence artificielle sur les services financiers. Le forum de Davos en conclut que l’émergence de cette technologie va bouleverser en profondeur un secteur aujourd’hui concentré sur la complexité du capital et dont les leaders seront, demain, focalisés sur leurs capacités à récolter et faire parler des données.

Double effet

Les institutions financières qui s’en sortiront seront celles qui, en injectant de l’intelligence artificielle dans leur back-office, en feront un service utilisable par d’autres (à l’instar de ce que fait UBS avec sa plateforme d’asset management). Pour les entreprises qui y parviendront, l’intérêt de la manœuvre sera double: elle transformera un centre de coûts en source de profits et leur permettra de garder une longueur d’avance en nourrissant leurs algorithmes apprenants de toujours plus de datas.

L’intelligence artificielle ouvre aussi un nouveau champ de différenciation pour les acteurs du secteur: alors que l’avantage concurrentiel se résume aujourd’hui à proposer un meilleur prix pour une même offre, l’IA va désormais permettre aux institutions financières de se distinguer via de nouvelles propositions de valeur ajoutée selon la fondation genevoise. Les clients auront ainsi de plus en plus affaire à des robots intelligents, ce qui réduira les coûts et dessinera un monde financier dans lequel cohabiteront des géants dont les marges augmenteront et des «innovateurs de niche et agiles».

Guerre des talents

Des freins peuvent toutefois venir entraver cette disruption nuance le WEF. D’une part la réglementation régissant la protection de la vie privée et la transférabilité des données va devenir aussi importante pour les institutions financières que celles spécifiques à leur secteur et qui encadrent leur activité aujourd’hui. D’autre part les compétences pour mener à bien cette révolution sont différentes de celles qui ont fait tourner les banques depuis toujours. Data scientists et machine learning engineers sont des profils très demandés et pénuriques. La guerre des talents va faire rage et coûter cher.

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