Technologies à la demande: Capgemini alerte sur la hausse des coûts
L’essor du cloud, du SaaS et de l’IA transforme la gestion IT des entreprises. Capgemini met en garde contre une gouvernance insuffisante. Selon le cabinet, la majorité des entreprises font face à des dépassements de coûts et à un manque de visibilité sur leurs usages.
Les entreprises adoptent massivement les technologies à la demande — cloud, SaaS et intelligence artificielle — pour gagner en agilité et accélérer l’innovation. Mais cette adoption s’accompagne de dérives budgétaires et de problèmes de gouvernance, selon une étude publiée par le Capgemini Research Institute.
Près de 80% des dirigeants interrogés considèrent la scalabilité du cloud et des services à la demande comme essentielle à la croissance de leur organisation. Toutefois, près d’un quart des entreprises ont dépassé leur budget cloud. Les dépassements concernent aussi 68% des budgets IA et 52% des budgets SaaS. Au total, 82% des répondants signalent une hausse notable de leurs coûts liés à ces technologies.
Le rapport identifie plusieurs facteurs expliquant ces dépassements: un manque de visibilité sur les coûts réels, des ressources sous-utilisées et une gestion trop éclatée entre les départements métiers et la DSI. Capgemini évoque également un «legacy mindset» — une approche héritée d’anciens modèles IT — qui freine l’adoption de pratiques adaptées à la consommation à la demande.
Le rapport souligne par ailleurs que presque la majorité des dirigeants admettent que certaines unités métier achètent des solutions sans passer par la DSI. En moyenne, 12% des dépenses SaaS échappent ainsi au contrôle direct du service informatique. Ces pratiques freinent les gains attendus: seuls 29% des sondés atteignent les économies prévues sur le SaaS, 33% constatent la qualité de service promise dans le cloud et 38% observent une innovation accrue grâce à l’IA.
Le FinOps encore trop peu exploité
Selon Capgemini, la part des technologies à la demande dans les budgets IT passera de 29% à 41% d’ici un an. Le groupe recommande un renforcement des pratiques de FinOps, la gestion financière des dépenses technologiques. Si 60% des organisations utilisent déjà des outils de suivi des coûts, seules 37% exploitent réellement les données collectées pour ajuster leurs dépenses.
Au-delà des coûts, plus de la moitié des entreprises estiment que l’usage non optimisé du cloud et de l’IA entraîne une surconsommation énergétique et une hausse des émissions carbone — un enjeu encore peu pris en compte dans les stratégies FinOps.
