Avec son nouveau centre R&D à l’EPFL, Cisco renforce sa présence en Suisse romande
Présent depuis un mois sur le campus de l’Ecole polytechnique fédéral de Lausanne, le géant informatique a concrétisé le rapprochement avec l’institution annoncé en avril. Dans ce cadre, Cisco fait de l’innovation la pierre angulaire de sa stratégie.

Cisco a présenté jeudi ses nouveaux locaux au sein du quartier de l’innovation de l’EPFL lors d’une présentation officielle. Avec cette antenne mise en place depuis début novembre, le groupe américain marque ainsi sa volonté de renforcer sa présence en Suisse romande dans une collaboration approfondie entre la science et l’industrie. C’est la première fois que Cisco dispose de bureaux au sein même d’une université. D’une surface de 800 m2, ils accueillent une partie des équipes internationales de recherche et développement (R&D) présentes en Suisse, soit 34 personnes au total chargées de développer exclusivement des logiciels. Les locaux comprennent également une partie laboratoire où sont installés des routeurs de services d'agrégation de la gamme ASR, une technologie utilisée par exemple par des opérateurs tels que Cablecom.
4,6 milliards de dollars
«Contrairement aux pays d’Asie, nous devons en Europe croître via l’innovation», a expliqué Eric Waltert, directeur de Cisco Suisse. Le groupe, qui propose à ses clients des solutions dans le domaine de la collaboration, des centres de données et des réseaux sans frontières (borderless network), dépense ainsi quelque 4,6 milliards de dollars par an pour le budget R&D et emploie près de 17'000 ingénieurs dans 10 grands laboratoires disséminés dans le monde. «Nous figurons dans le top 20 des sociétés qui investissent le plus en matière de R&D», précise Eric Waltert. Cisco a donc mis en place tout un processus qui commence par la recherche d’idées et passe par le filtrage, l’incubation, la réalisation et l’accélération de la production – ou non – de celles-ci. Pour encourager l’afflux de nouvelles solutions TIC, le groupe a par ailleurs établi un programme d’encouragement de l’innovation, le I-Prize de Cisco, destiné aux innovateurs et créateurs d’entreprises dans le monde entier, indique le CEO.
S’imposer des limites
Une grande partie des innovations naissent de la clientèle, des partenaires, et pas forcément du monde académique, estime toutefois Alain Fiocco, directeur mondial marketing et architecture chez Cisco, en charge notamment des technologies vidéo. Et les conditions de succès ne sont en tous cas pas l’argent investi, souligne-t-il. «C’est pourquoi, nous avons défini des règles au sein du groupe: pas plus de 10 millions de dollars ne doivent être dépensés pour développer une idée en produit, la durée maximale de cette étape doit être de 18 mois, pas plus de 50 personnes doivent travailler sur le projet et une isolation complète jusqu’à ce que la technologie soit prête à être mise sur le marché est requise». Selon Alain Fiocco, ce sont les conditions de base pour transformer une idée en succès parmi des milliers qui sont analysées. La téléprésence développée par Cisco il y a cinq ans a par exemple ainsi dépassé le stade de la technologie émergente est rapporte aujourd’hui plus d’un milliard de dollars au groupe.
Cisco Suisse a son siège principal à Zurich. Le groupe, en plus de l’antenne nouvellement créée à l’EPFL, dispose également d’une entité à Rolle où se trouvent des équipes occupées à la vente, mais aussi à la recherche et au développement dans les domaines de la téléprésence, des caméras de vidéosurveillance ou encore de la domotique. En tout, la filiale helvétique de Cisco comprend quelque 350 collaborateurs, dont environ un tiers se trouve en Romandie.
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