Migration de données, jobs et GenAI

Intégration de l’IT de Credit Suisse: UBS craint les coûts liés aux retards

UBS s'attèle à une intégration complexe de l’IT de Credit Suisse, prévoyant de conserver 10% des applications de son ancien rival. Dans cette opération, l'un des objectifs principaux de la banque est d’éviter les retards synonymes de coûts. Une réduction d’effectifs sera en outre inévitable.

Sergio Ermotti a repris les commandes d’UBS en 2023. (Source: World Economic Forum/CC BY-NC-SA 2.0)
Sergio Ermotti a repris les commandes d’UBS en 2023. (Source: World Economic Forum/CC BY-NC-SA 2.0)

UBS s'est engagée dans un long processus de réduction des coûts à la suite de l'acquisition du Credit Suisse. L'informatique est concernée. Lors d'un récent événement, Sergio Ermotti, CEO d'UBS, a précisé que l’objectif est de réaliser 13 milliards de dollars d'économies. Outre l'approbation réglementaire, l'intégration des systèmes informatiques et des données représente un risque majeur pour la banque dans cette consolidation. «C'est plus une question de données qu'une combinaison de plateformes informatiques», a précisé le patron de la grande banque.

10% des applications de Credit Suisse seront conservées

Le modèle opérationnel et les systèmes retenus seront ceux d'UBS, qui ne conservera finalement que 10% des 3000 applications de son ancien rival, dans l'objectif de mitiger les risques liés à l’IT. Les clients de Credit Suisse seront donc migrés sur les systèmes d'UBS. A cet égard, la banque va prendre garde à ne migrer que les données nécessaires pour ne pas accroître la complexité et les risques. Le CEO juge que ses équipes IT sont en mesure de procéder à cette intégration, il s’agira toutefois d’éviter tout excès d'optimisme et tout retard, synonyme de coûts. 

La désactivation de 30% des applications de Credit Suisse est prévue pour l'année prochaine, car la migration des clients doit d'abord être achevée. L’opération se poursuivra jusqu'à fin 2025/début 2026. En 2026, les systèmes de Credit Suisse seront définitivement désactivés. 

Le CEO a également évoqué l'impact de cette restructuration sur l'emploi, sans donner de chiffres précis, mais en ajoutant qu'il est inévitable de réduire les effectifs. Dans l’IT, l'objectif est toutefois d'internaliser le plus grand nombre possible de postes externalisés. 

Le potentiel de la GenAI

Sergio Ermotti a en outre partagé son sentiment concernant le potentiel de l'intelligence artificielle générative pour UBS. Selon lui, il est légitime de se demander pourquoi tant d'interventions humaines sont nécessaires dans les processus d’une grande banque. Ces technologies pourraient non seulement améliorer la productivité mais aussi les pratiques. «Selon les experts, si l'on s'attend à ce qu'une entreprise réalise chaque année des gains d'efficacité d'environ 1% dans son fonctionnement normal, je pense que les technologies avancées peuvent nous aider à multiplier ce chiffre par 3 ou 5 au cours des 5 prochaines années», a declaré le CEO d’UBS. Et de concéder que dans le cadre d’une fusion d'envergure comme celle entre UBS et Credit Suisse, il existe un risque réel de détourner l'attention de ces technologies innovantes et donc de manquer des opportunités. 

Cependant, Sergio Ermotti estime que malgré ce risque, UBS se montre proactif et gère déjà des projets exploitant l’IA, équilibrant les efforts entre le front et le back office. Au final, l'objectif du CEO est de s'assurer qu’au terme du processus de consolidation, UBS devienne plus forte qu'avant l’intégration de Credit Suisse. 


 

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