Nouveau nom, nouvelle stratégie

Zuckerberg lance Meta pour tourner la page Facebook

Meta: c’est le nom qu’a choisi Mark Zuckerberg comme nouvel étendard du conglomérat regroupant Facebook, Instagram et Whastapp. Un nouveau nom qui s’accompagne d’un virage stratégique vers la réalité virtuelle et augmentée et la création d’un métavers.

L’empire Facebook change de nom. Mark Zuckerberg a décidé que le conglomérat réunissant Facebook, Messenger, Instagram, WhatsApp et Oculus s’appellera désormais Meta. Meta, comme au-delà. «Pour moi, le terme symbolise le fait que l’on peut toujours bâtir davantage, qu’il y a toujours un nouveau chapitre à écrire», écrit le CEO dans une lettre accompagnant le changement de nom. Mais aussi Meta comme métavers, l’univers hybride mêlant physique et virtuel, que le patron milliardaire souhaite développer. «Ce que nous appelons le métavers touchera tous les produits que nous concevons. La qualité déterminante du métavers sera un sentiment de présence, comme si vous étiez là avec une autre personne ou dans un autre lieu. Se sentir vraiment présent avec une autre personne est le rêve ultime de la technologie sociale», poursuit Zuckerberg.

Le métavers sauce Facebook/Meta devrait conjuguer réalité virtuelle et augmentée et offrir de multiples expériences immersives partagées allant du divertissement au travail, de l’éducation au commerce. «Nous espérons qu'au cours de la prochaine décennie, le métavers touchera un milliard de personnes, hébergera des centaines de milliards de dollars de commerce numérique et soutiendra les emplois de millions de créateurs et de développeurs», explique Zuckerberg.

Investissements massifs

Pour remplir sa promesse (ou mettre sa menace à exécution), la firme investit massivement dans son activité de réalité virtuelle et augmentée (hardware, software et contenus), qui fera l’objet d’un reporting financier spécifique dès les prochains résultats. La division Reality Labs, qui ne représente que 2% des revenus de Facebook/Meta, devrait profiter de 10 milliards d’investissements en 2021, soit plus du tiers des bénéfices engrangés lors du dernier exercice. «Nous sommes déterminés à donner vie à cette vision à long terme et nous prévoyons d'augmenter nos investissements au cours des prochaines années», est-il indiqué dans les commentaires des résultats trimestriels.

L'un des projets de Reality Labs: les lunettes de réalité augmentée Aria

Parmi les projets concrets, Facebook/Meta lance une plateforme et des des outils pour créer des expériences mixtes, des fonds financiers pour encourager le développement d’applications pour les environnements virtuels Horizon, et fait part d'avancées techniques dans son projet de lunettes de réalité augmentée Aria. La firme a aussi annoncé récemment la création de 10'000 emplois en Europe (dont 150 à Zurich) pour le domaine du métavers.

Un géant sous pression

Le virage stratégique et le rebranding opéré par Facebook/Meta interviennent alors que l’entreprise est sous pression. Depuis déjà plusieurs années critiquée pour avoir en quelque sorte inventé le «business de l’attention», mais aussi pour le rôle de ses outils dans la diffusion de fake news et la fragmentation sociale, la firme fait aujourd’hui face à des fuites montrant son incapacité à maîtriser sa plateforme et se voit menacée de démantèlement. Sans compter les changements de politique d’Apple qui menacent cette fois le modèle d’affaires de Facebook/Meta.

Face à cette accumulation de problèmes et aux demandes de départ de son CEO, il est difficile de ne pas voir aussi dans la réorientation décidée par Mark Zuckerberg, une tentative de tourner la page. En interview avec le site The Information, le patron a en tout cas clarifié qu’il n’a nullement l’intention de quitter son poste ou de séparer les entités qui la composent.

Mark Zuckerberg promet en revanche que le métavers sera développé de manière responsable (et lance une pique à Apple): «Le respect de la vie privée et la sécurité doivent être intégrés dans le métavers dès le premier jour. Il en va de même pour les normes ouvertes et l'interopérabilité. Cela nécessitera non seulement un travail technique novateur - comme le soutien aux projets de cryptographie et de NFT au sein de la communauté - mais aussi de nouvelles formes de gouvernance. Par-dessus tout, nous devons contribuer à la création d'écosystèmes afin que davantage de personnes aient un intérêt dans l'avenir et puissent en bénéficier non seulement en tant que consommateurs mais aussi en tant que créateurs».

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