IT et tennis

A Roland-Garros, c’est un algorithme qui a suggéré de programmer Roger Federer en nocturne

Le casse-tête de la programmation des matchs à Roland-Garros se base sur des compromis résultant de très nombreux critères. La Fédération française de tennis a mis au point un algorithme pour assister le juge-arbitre dans cette tâche complexe qui, à l'avenir, devrait aussi profiter de capacités d'intelligence artificielle.

(Source: Yann Caradec / CC BY-SA 2.0)
(Source: Yann Caradec / CC BY-SA 2.0)

Roland-Garros s'appuie sur un logiciel fait maison pour trouver les meilleurs compromis dans la programmation des matchs. Comme les trois autres tournois du Grand Chelem du circuit professionnel de tennis, l'étape parisienne (qui se déroule jusqu’au 13 juin) a longtemps établi qui allait jouer, où et quand, de manière très manuelle, expliquent les organisateurs du tournoi dans un communiqué. Depuis quelques années, une assistance informatique était utilisée. Mais le système était moins élaboré que celui mis au point depuis deux ans par la DSI de la Fédération française de tennis (FFT), en étroite collaboration avec le juge-arbitre Rémy Azémar, dont la programmation représente une part importante des tâches.

«Pour la précédente édition, nous avions utilisé un prototype, afin de s'assurer que tout répondait aux attentes sur l’aspect technique tout en constatant une expérience utilisateur sans faille. Cette année, c'est la première fois qu'on l'utilise dans une version suffisamment aboutie pour assurer l’ensemble de la programmation du tournoi», raconte Rani Azoula, chef de projet à la DSI. Desiderata des joueurs, des télévisions et des spectateurs à satisfaire, temps de repos à respecter, équilibre du tableau… Les critères à prendre en compte sont nombreux et l’objectif consiste à trouver le meilleur compromis.

Le logiciel gère le côté mathématique

L'algorithme mis au point permet de faire gagner un temps précieux sur tous les travaux préparatoires à la programmation (nombre de matchs, nombre de courts à utiliser, temps de repos à respecter «On a aussi directement accès en ligne aux requêtes des médias ou aux données du service billetterie (nationalité ou profil des spectateurs par exemple), qui ont une influence sur le choix des courts. En résumé, la machine gère tout le côté mathématique. Après, la décision finale reste du ressort de l'humain», explique le juge-arbitre, qui soumet une ébauche aux représentants des différentes instances (ATP, WTA, superviseur du Grand Chelem, direction du tournoi...) avant la décision définitive.

Contraintes d'alternance et du décalage horaire

Les organisateurs du tournoi donnent quelques exemples concrets, dont le match de Roger Federer programmé en nocturne samedi 5 juin (gagné par le Suisse avant qu’il ne déclare forfait pour la suite du tournoi). En l'occurrence, le choix de l’horaire s’est imposé «selon la politique de l'alternance des grands noms décidée pour ces matchs en nocturne». Quant à la rencontre entre les deux Américaines Jennifer Brady et Cori Gauff, elle a eu lieu en fin de journée pour tenir compte du décalage horaire avec les Etats-Unis (diffuseur important du tournoi et acteur important sur le marché du tennis).

La DSI de la FFT compte continuer à perfectionner le logiciel. Notamment en faisant appel à des capacités d'intelligence artificielle, histoire d’assister encore plus efficacement le juge-arbitre dans le casse-tête de la programmation.

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