Visas H-1B

Trump se met l’industrie IT à dos en suspendant les visas de travail temporaire

Le président américain a suspendu les visas H-1B pour les travailleurs hautement qualifiés jusqu'à la fin de l’année, dans le but de protéger les salariés américains contre le chômage. Une décision qui affecte particulièrement les entreprises IT et les travailleurs indiens, qui ont fait part de leur mécontentement.

Le président Donald Trump. (Source: Maison-Blanche)
Le président Donald Trump. (Source: Maison-Blanche)

Dans le cadre d’un vaste effort visant à limiter l’entrée d’immigrants aux États-Unis, le président Donald Trump a suspendu jusqu’à la fin de l’année l’émission de nouveaux visas de travail, dont le H-1B, qui permet aux entreprises d’employer temporairement des étrangers hautement qualifiés. En outre, les titulaires de ce visa qui sont rentrés dans leurs pays d’origine à cause de la pandémie ne pourront pas revenir aux États-Unis. Selon le Ney York Times, cette décision permettrait de refouler plus d’un demi-million de travailleurs étrangers. Le président Trump, qui avait déjà signé un décret en 2017 visant à réformer ce programme de visa temporaire, a décrit ce dernier comme étant une «menace inhabituelle pour l’emploi de travailleurs américains».

De nombreuses entreprises américaines et internationales ont immédiatement partagé leur mécontentement, beaucoup d’entre elles affirmant que cette décision allait nuire à l’économie américaine au lieu de la sauver. L’Inde, principale bénéficiaire du visa H-1B, est particulièrement affectée. Plusieurs entreprises indiennes IT, telles que TCS, Wipro, Tech Mahindra et Infosys, ont notamment vu le cours de leurs actions fortement baisser. Selon la BBC, près de 70% des 85’000 visas H-1B délivrés chaque année concernent des Indiens. «Ces visas sont importants parce qu’ils comblent un manque de compétences très critique qui existe aux États-Unis pour toutes les entreprises», souligne Shivendra Singh, vice-président de l’association IT faîtière indienne Nasscom.

Sur Twitter, le patron de Google, Sundar Pichai, qui est né en Inde, se dit déçu: «l'immigration a énormément contribué à la réussite économique des États-Unis, faisant d'eux un leader mondial dans le domaine de la technologie, et aussi de Google la société qu'elle est aujourd'hui. Déçu par la proclamation d’aujourd'hui, nous continuerons à soutenir les immigrants et à travailler pour élargir les opportunités pour tous».

«Ce n'est pas le moment de couper notre nation des talents du monde ou de créer de l'incertitude et de l'anxiété. Les immigrés jouent un rôle essentiel dans notre entreprise et soutiennent les infrastructures essentielles de notre pays. Ils apportent leur contribution à ce pays à un moment où nous avons le plus besoin d’eux», a commenté le président de Microsoft Brad Smith dans un tweet partagé par Satya Nadella, CEO du géant américain et d’origine indienne. D’autres sociétés IT américaines, tels Amazon, Apple, Tesla, Twitter, Salesforce, PayPal et Facebook, ont également critiqué la suspension des visas H-1B.

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