Analyse de logs

Entretien avec Ketevani Zaridze, CEO de Logmind et lauréate du Digital Award 2020 de la meilleure start-up

Logmind est la start-up lauréate de l’édition 2020 des Digital Awards. En entretien, Ketevani Zaridze, CEO et fondatrice de la jeune pousse spin-off de l’EPFL, revient sur les projets pilotes réalisés ces derniers mois avec des entreprises de la région et sur ces plans pour 2020, avec notamment une levée de fonds en perspective.

Ketevani Zaridze, CEO et fondatrice de Logmind. (Source ICTjournal)
Ketevani Zaridze, CEO et fondatrice de Logmind. (Source ICTjournal)

Que s’est-il passé pour Logmind depuis le meet-up avec le Digital Circle en juin 2019?

Nous sentons aussi un intérêt croissant du marché. Nous avons pu conduire plusieurs Proof-of-Concept (POC) avec des entreprises en Suisse romande et alémanique, principalement de grandes sociétés tous secteurs confondus. Pour l’heure, ces projets concernent surtout les opérations IT, mais notre solution répond aussi très bien aux besoins des DevOps. Ces derniers mois, Logmind a aussi grandi, nous sommes maintenant sept personnes dans l’équipe.

Quels problèmes les équipes des opérations IT cherchent-elles à résoudre avec votre solution?

Elles souhaitent avoir une meilleure compréhension de leurs systèmes et être capables d’identifier les problèmes en amont. Elles cherchent à réduire le temps passé à résoudre des problèmes et à améliorer la disponibilité et donc la satisfaction de leurs utilisateurs. En général, elles utilisent déjà des outils comme Splunk, elles font des recherches manuelles et créent des alertes basées sur des règles, mais ce sont des mesures réactives, lorsque le problème est déjà arrivé et qu’il est donc connu.

Comment procède votre solution pour identifier les problèmes en amont? Où le machine learning intervient-il?

Notre solution analyse les logs émanant des systèmes, de l’infrastructure et du réseau de la société. Nous corrélons ces données avec des informations que nous collectons sur les forums en ligne à propos de problèmes rencontrés dans d’autres sociétés, car les logs internes ne couvrent qu’une petite partie des incidents susceptibles de se produire. Toutes ces données internes et externes nourrissent notre solution qui s’appuie sur le machine learning pour modéliser ce qui est normal et identifier ce qui ne l’est pas. Chaque POC est pour nous l’occasion d’étendre notre solution en intégrant de nouvelles sources de données.

Et lorsque votre solution identifie un problème…?

Notre solution analyse les logs de l’entreprise dans le cloud - il est possible de la déployer sur un cloud privé - et nous avons une interface web où les équipes sont alertées immédiatement des problèmes identifiés. Nous fournissons également des recommandations, elles aussi collectées en ligne à partir de la manière dont d’autres sociétés ont résolu le problème.

Qu’apprenez-vous avec ces POC? Certains se sont-ils convertis en clients?

Les POC nous permettent d’apprendre des besoins des opérations IT et d’ajouter de nouvelles fonctionnalités. Nous évitons la customisation, mais les entreprises ont en général des demandes similaires. Et pour répondre à votre question, oui, nous avons un premier client issu d’un POC. Je ne peux pas en dire plus, mais c’est une très bonne nouvelle: c’est une société technologique et donc une validation de ce que nous offrons.

Comment vous financez-vous?

Jusqu’à présent, nous nous finançons via les POC, des prêts, comme celui de la FIT, et mes économies, comme toute start-up. Nous planifions une levée de fonds de démarrage au premier semestre 2020. Nous évaluons actuellement de quels montants nous avons besoin…

Quelles sont vos priorités d’investissement et de développement en 2020?

L’objectif est de réaliser davantage de POC et d’obtenir de nouveaux clients en Suisse. Le produit est très bien, mais il reste des choses à améliorer. Il nous faut avoir un produit parfaitement stable en production, pour satisfaire pleinement nos clients et en convaincre d’autres. Je compte également faire grandir nos équipes, tant pour le support des utilisateurs, que pour le développement commercial et du produit.

Peinez-vous à trouver des spécialistes en Suisse?

Pas vraiment. Avec l’EPFL, on trouve ici de très bons data scientists et notre équipe de développement logiciel est en Géorgie. Cette organisation fonctionne bien. Les coûts en Suisse sont certes élevés, mais nous sommes proches de notre clientèle.

Vous venez de remporter le Digital Award. Que vous apporte ce type de récompense?

Cela nous donne de la visibilité et cela contribue à la confiance des entreprises, un élément clé pour notre développement…

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