Durée de vie

Obsolescence programmée: le ver est dans le logiciel

Selon le laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa), la durée de vie des produits physiques diminue en raison des logiciels embarqués. Un facteur qui pèserait plus lourdement sur la perte de valeur des équipements que l’obsolescence programmée.

(Source: Unsplash)
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L’obsolescence programmée est-elle un mythe ou une réalité? Selon le laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa), c’est essentiellement la pression exercée sur les prix (avec des objets dont les spécifications des composants sont poussées dans leurs retranchements) et les logiciels embarqués qui ont un impact sur la durée de vie décroissante des appareils. Si les cas intentionnels existent, ils sont plutôt rares et bien documentés. Comme les ampoules, dont la durée de vie a été divisée par deux dans les années 1920 afin d’en vendre davantage, ou plus récemment, lorsqu’Apple avouait ralentir les iPhone vieillissants pour économiser la batterie.

L’impact des logiciels embarqués

Aujourd'hui, L’Empa estime cependant que l'obsolescence programmée passe fréquemment par les logiciels. Elle est parfois intentionnelle, comme dans le cas de certaines cartouches d'encre équipées d'une puce qui bloque l'impression dès que le niveau d'encre glisse sous un seuil donné, obligeant l’utilisateur à changer la cartouche alors que cette dernière contient encore de l’encre.

Mais surtout, les chercheurs zurichois ont observé que les logiciels raccourcissent plutôt qu'ils ne prolongent la vie utile du matériel. «Ce facteur pèse probablement plus lourdement sur la perte de valeur des équipements que l’obsolescence programmée», estime l’Empa, qui prévient que ce phénomène risque de s’amplifier lorsque l’IoT «sera devenu une réalité». «L’internet des choses risque de nous mettre dans la situation où il sera nécessaire de remplacer un réfrigérateur qui refroidit parfaitement, mais dont l’électronique est prise de court par les nouveaux logiciels», conclut l’Empa.

Étiquette de «réparabilité» demandée sur les produits

De son côté, la Fondation alémanique des consommateurs (SKS) veut lutter contre l’obsolescence programmée en favorisant la réparation des appareils. L'organisation veut notamment passer la garantie obligatoire de 2 à 5 ans, que les appareils indiquent leur durée de vie minimale, que des pièces de rechange plus économiques soient disponibles et que les fabricants mettent gratuitement à disposition les données de conception des pièces qu’ils ne peuvent plus fournir afin de faciliter leur fabrication.

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