Concurrence déloyale

La Commission européenne inflige une amende de 2,42 milliards d’euros à Google

La Commission européenne sanctionne le géant américain Google pour abus de sa position dominante en matière de comparaison de prix avec son service Google Shopping. Google conteste la décision et songe à faire appel.

(Source: Fotolia)
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La décision est prise, ce sera une amende de 2,42 milliards à l’encontre d’Alphabet, la société mère de Google, pour concurrence déloyale. La Commission européenne, et plus particulièrement Margrethe Vestager, commissaire chargée de la politique de concurrence, vise ici Google Shopping, le service de comparateur de prix de Google. Après sept ans d’enquête, la Commission accuse le géant américain d’avoir abusé de sa position dominante en matière de comparaison des prix.

En 2004, Google lance Froogle, son comparateur de prix fonctionnant de la même façon que ses concurrents. Il sera rebaptisé Google Product Search en 2008 puis Google Shopping en 2013. Le service va alors faire appel au système des AdWords, affichant des liens de produits sponsorisés dans les premiers résultats de recherche. En tant que leader des moteurs de recherche, Google est alors accusé de profiter de cette domination et de biaiser les résultats en défaveur de la concurrence en affichant uniquement au premier plan son propre comparateur de prix et en rétrogradant les services concurrents dans ses résultats de recherche, lit-on dans le communiqué de la Commission européenne.

«Ce que Google a fait est illégal au regard des règles de concurrence de l'UE. Elle a empêché les autres sociétés de livrer concurrence sur la base de leurs mérites et d'innover. Et surtout, elle a empêché les consommateurs européens de bénéficier d'un réel choix de services et de tirer pleinement profit de l'innovation», a déclaré à ce propos Margrethe Vestager.

Elle ajoutera par la suite dans un tweet:

Google conteste la décision

La firme de Mountain View a vite fait de communiquer sur son blog son opposition à la décision de la Commission européenne et déclare qu’elle songe à faire appel. Google base son argumentation sur le gain de temps mis à disposition des utilisateurs lorsqu’une comparaison de produits est directement proposée dans le moteur de recherche. «Lorsque vous utilisez Google pour la recherche de produits, nous essayons de vous donner ce que vous recherchez. Notre capacité à le faire ne favorise ni notre entreprise ni aucun autre site ou revendeur. C’est le résultat d’un dur travail et d’une constante innovation basée sur le feedback de l’utilisateur», écrit Kent Walker, avocat de Google. Le géant américain ajoute ne montrer les annonces de produits que lorsqu’elles sont jugées par les utilisateurs comme étant pertinentes, puis il conclut son argumentation en citant le nombre élevé de sites web existants en rappelant au passage qu’Amazon est leader en matière de comparaison de produits.

Le début d’une longue affaire

La Commission européenne n'en a pas fini avec Google puisqu'elle étudie en ce moment deux autres cas dans lesquels la firme américaine aurait abusé de sa position dominante. L’UE accuse le système d'exploitation mobile Android, estimant que Google empêche le choix et l'innovation pour une série d'applications et de services, mais elle pointe également du doigt AdSense, la régie publicitaire de Google, qui réduirait le choix et empêcherait les sites web de s'approvisionner en annonces auprès de concurrents du géant américain.

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