Interview

Anees Qureshi, CTP: «L’intérêt grandit pour les intranets intégrant la composante sociale et le concept d’apps»

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par Interview: ICTjournal

Les tendances en développement ont beaucoup évolué ces dernières années. Le directeur des ventes et du marketing chez Cambridge Technology Partners, explique comment ces changements influent sur les demandes des entreprises.

Anees Qureshi est responsable du marketing et des ventes chez Cambridge Technology Partners, prestataire de services IT notamment implanté à Nyon. (Quelle: CPT)
Anees Qureshi est responsable du marketing et des ventes chez Cambridge Technology Partners, prestataire de services IT notamment implanté à Nyon. (Quelle: CPT)

Quelle évolution constatez-vous dans les demandes formulées par les clients?

Nous avons observé, ces trois ou quatre dernières années, une tendance à confier les projets critiques au niveau local s'il s'agit de volumes restreints en termes de jours-hommes. Quand ils demandent des solutions de qualité livrées dans les délais, les clients ont besoin de réactivité et de proximité. Cette tendance n'est pas liée à un domaine spécifique et répond à un souhait d'efficacité. Par ailleurs, si les projets ne peuvent être réalisés localement, par exemple pour des raisons budgétaires, la préférence va désormais vers le nearshore plutôt que vers l'offshore.

Mettez-vous en œuvre des méthodes de développement agile?

Tout à fait. Ces méthodes représentent une évolution majeure observée dans notre métier et il existe une forte demande. Elles ont l'avantage de donner plus de souplesse que l'approche waterfall. Même si parfois les clients ne formulent pas leurs souhaits clairement en termes d'agilité, ce qu'ils demandent est bien une approche itérative de développement. Mais ils ne réalisent pas toujours que ces méthodes demandent une grande disponibilité de leur part.

Quelles applications développez-vous aujourd'hui pour vos clients? Les applications mobiles prennent-elles de l'importance?

Les grandes organisations manifestent de plus en plus d'intérêt pour la nouvelle génération d’intranet, qui intègre la composante sociale et le concept d’apps. Le mouvement se reflète dans l'apparition d'applications métiers pouvant s'installer via des stores d’entreprise spécifiques. Il s'agit là d'une tendance qui va dans le sens de ce que propose Microsoft avec son SharePoint Store. Quant aux applications mobiles, la demande est importante. Pour les clients avec des activités tournées vers les consommateurs, nous constatons aujourd'hui une hausse de requêtes pour du développement front-end mobile. Mais selon l'activité, la mise en place d'applications mobiles n'est pas toujours judicieuse. Il s'agira alors de permettre de donner accès aux informations lors de déplacements, avec des interfaces optimisées.

Comment pensez-vous qu'évolueront les usages de développement web, par exemple entre HTML et natif, ou entre client et serveur?

Pour le développement front-end, on constate un net changement. Les langages HTML5 et JavaScript poussent la logique du côté client, car ils permettent d'y réaliser ce qu'on avait l'habitude de faire côté serveur. HTML5 ne suffit pas à garantir la rapidité, mais donne plus de souplesse et permet de décider quelles parties applicatives mettre soit du côté serveur, soit du côté client. Tout mettre sur le client ne donne pas forcément des performances optimales. Concernant les applications mobiles, il y a toujours des discussions sur l'ergonomie. Certains clients demandent uniquement du natif, d'autres désirent un développement multiplateforme en HTML5. Il n’y a pas de vérité absolue: chaque technologie présente ses avantages et inconvénients, selon le cas concret.

Dans les entreprises purement web, la tendance est au développement et au déploiement continus sur le cloud. Pensez-vous que cette manière de faire va gagner les entreprises classiques?

La composante cloud fait désormais partie de la plupart des cahiers des charges. En phase de développement, nous y recourons de plus en plus, notamment pour le testing, en faisant appel à des plateformes IaaS telles que Windows Azure. Lorsqu’il s’agit en revanche de passer en production, le mode cloud n’est pour l’heure que rarement compatible avec les exigences des entreprises en termes de procédures et de contrôles de qualité. Pour nous, ce type d'approches se limite donc aux contextes nécessitant un prototypage rapide.

Les entreprises adoptent-elles des approches héritées du web telles que le déploiement de versions bêta qu’elles améliorent ensuite progressivement?

Nous avons quelques projets de ce type en Suisse romande. Cette philosophie de développement incrémental, à la Facebook, et le fait de proposer chaque semaine de nouvelles fonctions, présentent l’avantage de maintenir l’attention et de susciter l’intérêt de l'utilisateur. Cette approche reste toutefois circonscrite à quelques domaines, en particulier les applicatifs «sociaux». L’approche dominante reste le déploiement d’applicatifs finalisés et testés.

Quelle importance ont les TechDays pour vous?

Les TechDays de Microsoft sont pour nous un rendez-vous incontournable. Il s'agit du seul événement suisse romand qui cible spécifiquement la communauté des développeurs. Beaucoup d'entreprises utilisatrices se déplacent aux TechDays, alors que pour d'autres événements, il y a souvent une majorité de fournisseurs.

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