L'avis des analystes sur la première prestation publique de Satya Nadella
Selon un analyste, c'est un euphémisme de dire que Satya Nadella, le dernier CEO de Microsoft, est «beaucoup plus calme» que son prédécesseur, Steve Ballmer.

Une stratégie plus pragmatique chez Microsoft
C'est le 4 février dernier que Satya Nadella a été désigné à la tête de Microsoft par le conseil d'administration de la firme de Redmond. Ce jour-là, le futur CEO répondait aux questions d'un autre dirigeant de Microsoft à Redmond, sur le campus de l'entreprise, dans une interview préparée. Cette première apparition publique avait été commentée par des outsiders, qui espéraient quelques confidences sur l'avancée des pourparlers en vue de son recrutement. «J'ai été très impressionné», a déclaré dans un courriel envoyé avant le week-end, Rob Koplowitz, analyste chez Forrester Research. «Ensuite, j'ai été très heureux de voir que sa première intervention sur Office concernait une plateforme concurrente. C'est en rupture totale avec les habitudes de Microsoft, qui cherchait toujours à mettre en avant une solution globale uniquement centrée sur ses propres produits.» D'autres analystes ont fait la même remarque, ajoutant que si Office pour iPad était sur les rails avant l'arrivée de Satya Nadella, celui-ci en récoltera l'essentiel des bénéfices parce qu'il a su s'éloigner de cette vieille stratégie «Microsoft first», où, quel que soit le produit, la plate-forme de Microsoft en était toujours le pivot.
Certains articles parus avant l'annonce de jeudi affirmaient qu'avant de se retirer, l'ancien CEO Steve Ballmer avait décidé, avec d'autres dirigeants, de lancer Office pour iPad dès qu'il serait prêt, et s'il le fallait, avant les premières applications tactiles pour Windows 8.1. Si c'est vrai, cela signifie que Steve Ballmer a finalement compris qu'il était important d'éviter d'être trop focalisé sur Windows, mais sa proposition est sans doute arrivée trop tard pour éviter son renvoi. Des informations publiées fin 2013 avançaient, pour expliquer l'éviction de Steve Ballmer, qu'il n'avait pas su accepter le changement de direction de Microsoft ou qu'il avait été incapable de l'accélérer.
Une arrivée disputée à la tête de Microsoft
«J'ai été très impressionné par la prestation de Satya Nadella», a déclaré pour sa part Patrick Moorhead, analyste principal chez Moor Insights & Strategy. «Il était très professionnel, très au point, et il semblait engagé dans sa mission.» Carolina Milanesi qui s'est intéressée aux connaissances techniques du nouveau CEO a trouvé que son profil était bien différent de ce que les analystes préconisaient. Ce commentaire a dû ravir le cofondateur et ancien président Bill Gates. En effet, quand les rumeurs ont laissé entendre que Alan Mulally, le CEO de Ford, était pressenti pour succéder à Steve Ballmer, Bill Gates avait déclaré à mots à peine voilés que Microsoft avait besoin d'un chef techniquement aguerri. Dans les mois qui ont précédé la nomination de Satya Nadella, le profil du successeur imaginé par un grand nombre d'analystes de Wall Street était « quelqu'un de moins technique, ayant davantage le sens des affaires », quelqu'un comme Alan Mulally finalement, qui avait sauvé Ford de la déroute et qui avait l'envergure de redonner un avenir à Microsoft.
Mais, Satya Nadella a su en convaincre plus d'un. «Je pense qu'il a envoyé un signal fort qu'il est la bonne personne pour pousser Microsoft dans une nouvelle direction, même s'il est lui-même un produit maison», a déclaré Rob Koplowitz. «J'espérais un changement radical après Steve Ballmer, et le choix fait par Satya Nadella de pousser en avant une stratégie indépendante du terminal pour que le produit phare de Microsoft tourne sur le plus grand nombre de terminaux possibles avec la meilleure expérience utilisateur possible, sonne comme un vrai bon début.»
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