Wikileaks: Twitter doit remettre des détails de comptes aux autorités US

Le réseau social et de microblogging Twitter a reçu une injonction légale des autorités américaines lui demandant de livrer des informations de personnes liées à Wikileaks, selon ce dernier. Dans un communiqué, le site web lanceur d'alerte, spécialisé dans la publication de documents confidentiels, explique que des responsables du département d'Etat américain réclament les messages privés, les contacts, les adresses IP et des détails personnels sur le compte de Julian Assange et de trois autres personnes.

Selon l’AFP, c’est un tribunal de district d'Alexandria, en Virginie, qui a adressé le 14 décembre 2010 une injonction à Twitter demandant des informations que les juges qualifient de «pertinentes» dans le cadre «d'une enquête criminelle en cours». Les informations requises concernent les comptes Twitter de Julian Assange et des trois sympathisants Bradley Manning, le soldat américain soupçonné d'avoir volé des documents officiels, Rop Gongrijp, un hacker néerlandais et la députée islandaise Birgitta Jonsdottir, ceci pour la période allant du 1er novembre 2009 à aujourd'hui. Le compte de Wikileaks lui-même est également visé.

Wikileaks précise que les trois dernières personnes n'ont jamais travaillé pour le site. Celles-ci n’ont été averties par Twitter que récemment. Le site leur a fait savoir qu’en l'absence de notification dans les dix jours de l'ouverture d'une procédure judiciaire en vue de contester la requête des Etats-Unis ou d'un règlement à l'amiable, il fournirait les informations demandées.

Dans un communiqué, Wikileaks estime avoir des raisons de croire que Facebook et Google, entre autres, ont reçu des injonctions similaires de la justice américaine. Pour le site d’alertes, la preuve est faite qu’il existe bel et bien une enquête secrète pour espionnage menée par un grand jury américain.

Julian Assange, 39 ans, de nationalité australienne, se trouve en Grande-Bretagne dans l'attente d'une éventuelle extradition vers la Suède, où la justice le réclame pour une présumée affaire de mœurs. Dans une interview donnée lundi dans les quotidiens 24 Heures et La Tribune de Genève, Julian Assange a par ailleurs réitéré la possibilité que la Suisse demeure une alternative d’asile pour lui et son équipe. Une demande en ce sens n’a toutefois pas encore été faite.