PRISM: L’Europe et la Suisse montent au front
Après les vives protestations des entreprises du web accusées de transmettre les données des utilisateurs au gouvernement américain, c’est au tour des politiciens européens de demander des explications quand à la protection de la vie privée.
PRISM. L’acronyme est encore top secret, mais chacun sait désormais qu’il fait référence à la volonté de la National Security Agency de scanner tous les contenus informatiques non américains des plus grandes plateformes internet, telles Google, Facebook ou Yahoo. Lors de la séance plénière d’aujourd’hui du Parlement européen, huit députés ont pris la parole contre ce projet. Le Commissaire de la santé et de la politique des consommateurs, Tonio Borg s’est insurgé, au nom de la Commission européenne, contre «des programmes autorisés qui mettent potentiellement en danger le droit fondamental à la vie privée et à la protection des données».
La Commission européenne discutera avec les Etats-Unis vendredi de ce sujet.
Dans la foulée, les membres du Parlement ont également réagi: «Mes données m’appartiennent, c’est la pierre angulaire de la pensée européenne sur la protection des données», s’est insurgé le député démocrate chrétien allemand Manfred Weber, Vice-président du PPE.
Le député démocrate socialiste britannique Claude Moraes a évoqué «une violation majeure de la confiance, non conforme avec la loi sur la protection des données de l’UE. L’équilibre vital entre la sécurité et la nécessité de protéger les données doit être préservé. La confiance a clairement été rompue. Nous devons garantir que le traitement des données des citoyens européens par les autorités publiques américaines est fait selon nos normes», a-t-il ajouté.
Protection des données en Suisse
En Suisse aussi, la réaction ne s’est pas fait attendre. Hanspeter Thür, responsable de la protection des données prend au sérieux les conséquences du PRISM. «Je n’ai pas beaucoup de pouvoirs, beaucoup d’utilisateurs suisses emploient les plateformes américaines pour leurs données. Ils doivent savoir que leurs information atterrissent aux Etats-Unis.» Dans une longue interview au Tages Anzeiger, l’homme prévient que les solutions cloud ne sont pas la panacée, car la protection des données aux USA n’est pas comparable à la Suisse, et préconise des solutions suisses.
Par ailleurs, la Suisse abrite beaucoup de banques de données, comme le révèle le quotidien zurichois, et pourrait tirer profit de l’augmentation de la méfiance envers l’Oncle Sam.
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