Licenciements massifs chez Yahoo

Yahoo a annoncé hier le licenciement de 2'000 collaborateurs, soit une réduction de 14% de ses effectifs. Il s’agit pour le groupe américain de la cinquième vague de licenciements en cinq ans. L’action du groupe a dégringolé de 9 pourcent dès l’annonce de ces licenciements.

Dans un communiqué, le CEO du groupe Scott Thompson a reconnu que cette restructuration marquait une étape importante dans la vie du groupe, appelé à devenir « plus petit, mais aussi plus audacieux, plus réactif et plus rentable». Le groupe entendrait ainsi se concentrer avant tout sur les médias mobiles et sociaux ainsi que sur le marché télévisuel.

Guerre des brevets: Facebook contre-attaque

Cette nouvelle intervient alors que Facebook vient d’annoncer avoir entamé des poursuites contre Yahoo, qu’il accuse d’enfreindre plusieurs de ses brevets. Cette plainte arrive en réplique à celle déposée par Yahoo à l’encontre de Facebook il y a tout juste quelques semaines, et contre laquelle Facebook avait d’emblée annoncé vouloir se défendre vigoureusement. S’exprimant dans les colonnes du New York Times, un représentant de Yahoo a relevé: «Nous venons de recevoir les plaintes déposées par Facebook, et estimons qu’elles n’ont aucun fondement et ne constituent rien d’autre qu’une tentative cynique de détourner l’attention de la faiblesse de sa défense». Selon certains analystes néanmoins une éventuelle reconnaissance de ces brevets pourrait causer de gros problèmes au pionnier de l’internet.

Ces annonces interviennent dans un contexte délicat pour le groupe, qui connaît depuis plusieurs années des difficultés financières, ayant notamment pris un important retard sur ses grands concurrents Facebook et Google. Selon certains analystes, ces restructurations pourraient avoir pour but une réduction des coûts visant à attirer des acheteurs potentiels en vue d’une cession. La décision annoncée par Yahoo en début de semaine de ne pas mettre en fonction le centre de données construit à Avenches s’inscrit certainement dans cette volonté du groupe de réduire sa voilure pour privilégier sa rentabilité.