Huawei répond aux craintes exprimées sur son partenariat avec Sunrise
Peu après l’annonce de Sunrise de confier la gestion de son infrastructure réseau à Huawei, Antonio Hodgers tire la sonnette d’alarme du risque de voir une entreprise étroitement liée avec le régime chinois gérer ce secteur sensible. Sur demande de notre rédaction, Huawei répond à ces inquiétudes.
Lundi, nous annoncions dans ces lignes que Sunrise avait confié à Huawei la maintenance, l’exploitation et l’extension de son réseau pour une durée de cinq ans. Ce partenariat a fait réagir Antonio Hodgers, conseiller national Vert genevois et membre de la commission des transports et des télécommunications, interviewé dans l’émission Forum sur la 1ère lundi, qui estime que la Suisse n’a pas pris conscience du risque de cyber-terrorisme: «Ca m’affole de voir que des pays comme les Etats-Unis, la Grande Bretagne et l’Australie refusent de travailler avec cette entreprise, dont le créateur est général de l’armée chinois et qui n’a aucune transparence.»
Une base légale inexistante
De son côté, l’OFCOM évoque le manque de base légale pour pouvoir influencer les opérateurs suisses dans le choix de leurs partenaires. Le seul outil à disposition des institutions est donc la discussion. Interviewé en juillet 2009 par notre rédaction, Marc Henauer, chef de la section Melani, expliquait déjà comment la Centrale d'enregistrement et d'analyse pour la sûreté de l'information collaborait avec les entreprises privées qui gèrent les infrastructures d’information critiques: «Nous collaborons effectivement avec des entreprises de sept ou huit secteurs comme la finance, les télécoms ou l’énergie, afin d’identifier des menaces qui sont parfois sectorielles, et nous partageons ces informations avec l’ensemble de la branche.» Et le chef de la section Melani de préciser que cela comprend les entreprises étrangères: «Orange est une entreprise française et nous collaborons bien évidemment avec eux, car c’est une entreprise importante des télécoms. Si Orange a un problème, cela va avoir des conséquences immédiates sur le réseau de Swisscom.» Pour remédier à cette question qu’il qualifie d’«affaire de sécurité nationale», Antonio Hodgers entend désormais interpeler le Conseil fédéral pour l’inviter à «mener une réflexion les risque en matière de cyber-attaques que pourrait connaître la Suisse et le cheval de Troie que pourrait être des entreprises opaques comme Huawei.»
La réponse d’Huawei
«La croissance et la réputation de Huawei se sont forgées sur les 20 ans d’expérience et livraison de produits et services de haute qualité.» Telle est la réponse que la filiale suisse de Huawei a fait parvenir à notre rédaction au sujet des inquiétudes exprimées par Antonio Hodgers. La firme ajoute par ailleurs: «Les efforts continus de Huawei en matière de sécurité ont été reconnus par les opérateurs du monde entier, puisque Huawei sert aujourd’hui 45 des 50 meilleurs opérateurs du monde qui lui ont accordé leur confiance, tels que BT, Vodafone, France Télécom / Orange, Deutsche Telekom, Telefonica O2, Telecom Italia, KPN, TELUS et Bell Canada. Le succès de Huawei est le résultat sa force innovatrice ainsi que de son engagement envers le client.»
Plus de 230 personnes rejoindront Huawei
Dans le même temps, Huawei précise le nombre de salariés qui vont la rejoindre: Seront transférés chez Huawei environ 200 collaborateurs d’Alcatel-Lucent, travaillant sur les sites de Zurich, Berne, Manno et Lausanne, et environ 35 collaborateurs de Sunrise.
Kommentare
« Plus