Green IT

Comment Lausanne a obtenu un label de Green IT exigeant

Les engagements de la Ville de Lausanne pour réduire l’empreinte carbone de son IT sont certifiés par le label Numérique Responsable de niveau 2. Les éclaircissements de Julia Aymonier, responsable IT de la municipalité, et d’Antonio da Silva qui a supervisé ces démarches.

Antonio da Silva, responsable Green IT & Innovation, et Julia Aymonier, cheffe du Service d’organisation et d’informatique de la Ville de Lausanne. (Source: ICTjournal)
Antonio da Silva, responsable Green IT & Innovation, et Julia Aymonier, cheffe du Service d’organisation et d’informatique de la Ville de Lausanne. (Source: ICTjournal)

La Ville de Lausanne a récemment obtenu le label Numérique Responsable de niveau 2. Comment est né ce projet?

Julia Aymonier: A l'époque de ma prise de fonction comme cheffe du Service d’organisation et d’informatique (SOI) de la Ville de Lausanne, j’ai constaté que le programme de législature 2021-2026 comportait un volet Green IT. J'avais entendu parler du label Numérique Responsable quand les SIG ont obtenu le niveau 1, fin 2020. Nous avons estimé que les démarches à accomplir pour recevoir ce label permettrait de cadrer et de formaliser les objectifs de la Ville dans ce domaine. 

Avez-vous d’emblée visé le niveau 2? Que couvre cette certification? 

Antonio da Silva: En effectuant une première auto-évaluation basée sur le référentiel du label, nous avons constaté que le niveau 2 était tout à fait atteignable. Cette labellisation, qui implique un engagement sur trois ans, comprend une cinquantaine d'initiatives regroupées en cinq axes et différents plans d'action. Il n’est pas nécessaire d'être évalué sur tous les points et nous avons choisi une vingtaine d'initiatives. Nous étions par exemple déjà passablement avancés dans tout ce qui concerne la gestion de l'inventaire des appareils, en fonction de leur type, de leur nombre, de leurs utilisatrices et utilisateurs et surtout, de leur durée de vie. 

Avez-vous d’autres initiatives concernant la consommation énergétique ou encore le recyclage? 

Julia Aymonier: Oui. Nous avons des règlements qui limitent le nombre d'appareils par collaborateurs. De plus, quand le matériel arrive en fin de cycle, nous travaillons avec des associations. Les PC ont ainsi une seconde vie sur d’autres marchés. Pour les tablettes et smartphones, nous avons initié une collaboration avec l’association suisse NoOPS, qui récupère les matières premières en procédant à un démontage manuel, ce qui est moins énergivore que les techniques mécaniques de broyage.  
Antonio da Silva: Par ailleurs, en tant que membre du Partenariat des Achats Informatiques Romand (PAIR), qui se charge des appels d'offres groupés pour le matériel, nous avons la garantie que nos équipements respectent les meilleures pratiques relatives au développement durable, notamment en termes de consommation et de composants. De plus, dans le cadre des conditions négociées par le PAIR, tous les appareils sont garantis cinq ans. En cas de panne, nous effectuerons donc une réparation plutôt qu'un remplacement. 

Quelles dimensions sur lesquelles vous vous engagez dans le cadre du label constituent un défi particulier? 

Antonio da Silva: Au-delà de la mise en place des outils de monitoring, nous pensons que le défi le plus important réside dans le besoin de faire adopter nos engagements par les services de la municipalité. La sensibilisation des collaboratrices et collaborateurs est donc une dimension essentielle.

Envisagez-vous déjà d'obtenir le label pour trois années supplémentaires? 

Antonio da Silva: Si la Ville souhaite conserver le label de niveau 2, nous pourrions alors opter pour d’autres initiatives. Je pense par exemple à des composantes davantage orientées vers le public, la municipalité ayant un rôle à jouer pour encourager les bonnes pratiques des habitantes et habitants. La composante numérique du plan climat lausannois, qui se projette vers l'horizon 2050, va lui aussi influencer des initiatives qui impliquent le SOI. Il s’agira notamment de prendre des mesures pour contenir la croissance des émissions carbone liées aux infrastructures de données. 
Julia Aymonier: Dans ce domaine, nous avons l’ambition de mettre en place un pilotage de l'empreinte carbone de la Ville comparable au pilotage des coûts déjà en place. Nous sommes en train d’évaluer certaines pistes pour trouver des solutions qui nous permettront d'effectuer le monitoring de la consommation de nos salles de serveurs.

A propos:

L’obtention du label Numérique Responsable de niveau 2 par la Ville de Lausanne est une première pour une collectivité suisse. Cette labellisation, constituée de deux niveaux, a été initiée en France et est gérée en Suisse par l'Institut du Numérique Responsable Suisse. Pour obtenir cette certification, qui correspond à un engagement de trois ans, il est nécessaire de remplir différents critères choisis parmi plusieurs dizaines de plans d'action. En Suisse romande, outre la Ville de Lausanne, les Services Industriels de Genève et les HUG ont aussi obtenu le label de niveau 2. Le niveau 1 a été attribué à la Fédérations des Entreprises Romandes Genève, ainsi qu’à l’Etat de Genève.

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