En 2024, les salaires n’augmenteront que de 2% dans le secteur IT suisse
Comme la moyenne suisses, les salaires des employés d’entreprises IT devraient augmenter de 2% l’an prochain, ce qui peinera à compenser l’inflation. La fidélité des employés à leur entreprise pourrait expliquer pourquoi les salaires n’augmentent pas davantage, malgré un marché de l’emploi très tendu.
Les salaires des employés suisses ne devraient croître que de 1,9% en moyenne l’an prochain, selon les analystes d’UBS. C’est à peine suffisant pour compenser l’inflation. Alors que les primes des caisses-maladie augmentent, le pouvoir d’achat va donc baisser. «Les entreprises compensent dans leur majorité l’inflation, mais elles vont rarement au-delà», estime Florian Germanier, économiste chez UBS et responsable du sondage.
L’évolution sera par ailleurs très homogène entre les branches. Alors que le secteur IT faisait ces dernières années partie des mieux lotis, ce ne sera plus le cas en 2024. À +2% en moyenne, les employés des entreprises IT suisses connaîtront une augmentation conforme à celle d’autres secteurs (voir graphique ci-après).
Alors que les entreprises peinent à recruter des spécialistes et que le chômage est à son plus bas niveau, on peut s’étonner que les salaires stagnent, quand dans d’autres pays ils augmentent, à l’image des Etats-Unis. Interrogé sur le sujet par Watson, un expert du Centre de recherches conjoncturelles de l'EPFZ (KOF) avance trois hypothèses. Premièrement, il n’y a pas eu en Suisse la même vague de licenciements qu'aux USA durant la pandémie ni de vague de démissions ultérieure. Les travailleurs suisses sont donc restés fidèles à leur employeur, alors que les augmentations de salaires interviennent souvent en changeant d’entreprise. Deuxièmement, les employés suisses ont peut-être obtenu d’autres avantages qui les satisfont, typiquement en matière de flexibilité des horaires et du lieu de travail. Troisièmement, l’illusion monétaires: les employés se réjouissent de voir leur salaire augmenter et ne regardent pas du côté du pouvoir d’achat.
