Technologies libres

Toujours plus d’open source en Suisse: boom de Kubernetes, Python et TypeScript

par Yannick Chavanne et Ludovic de Werra

L'open source devient la norme pour les entreprises suisses dont la quasi-totalité utilise au moins un logiciel libre. Un essor qui s’explique notamment par le fait que ces solutions sont interopérables par nature, indique une récente étude de l’Université de Berne.

(Source: Tim Mossholder on Unsplash)
(Source: Tim Mossholder on Unsplash)

L'open source a le vent en poupe. Preuve de la confiance dont les logiciels libres font l’objet: l'Agence spatiale européenne (ESA) y a toujours plus recours et sa prochaine mission sur la planète Mars s'appuiera en grande partie sur ces technologies, lit-on dans l’introduction de l’édition 2021 de l’étude que consacre tous les trois ans l’Université de Berne à l'open source en Suisse. Mandatée par les associations CH Open et SwissICT, l’étude montre à quel point l’open source fait toujours plus d’émules parmi les entreprises helvétiques.

Ainsi, la quasi-totalité d’entre elles utilise au moins une technologie libre, selon le sondage mené auprès de 163 CEO, CIO, CTO et professionnels de l'informatique de Suisse. L’adoption accrue de ces solutions s'observe en considérant les entreprises qui ont recours à au moins 15 solutions open source, leur proportion étant passée de 28% en 2018 à près de la moitié en 2021. En 2015, seule une firme sur cinq y avait recours.

L'interopérabilité, argument clé

L’atout des technologies libres réside dans ses standard ouverts, estime un peu plus de la moitié des responsables interrogés. Les auteurs de l'étude en déduisent qu'un aspect particulier des solutions open source gagne en importance, à savoir l'interopérabilité, dans un contexte où les systèmes monolithiques perdent en popularité. En outre, contrairement aux API fournies par des logiciels propriétaires, les logiciels libres ne mettent pas les entreprises à la merci d’un fournisseur. Parmi les points faibles de l'open source cités dans l’étude, mentionnons l'opacité de certains projets, tant en termes de financement que de modèles économiques.

L’adoption de l’open source augmente dans la plupart des domaines

Les solutions open source suscitent l'intérêt dans toujours plus de domaines d'application. Plus de trois entreprises sur quatre utilisent (ou prévoient de le faire) des langages de programmation, des technologies de serveurs web (Apache httpd, Lighttpd, Nginx, etc.) et des systèmes d'exploitation libres (par exemple Debian GNU/Linux, SUSE, Red Hat). En se focalisant sur le recours aux langages de programmation libres, on constate que PHP et C/C++ ont moins la cote qu’il y a trois ans. Python et TypeScript ont au contraire vu leur popularité bondir.

Les bases de données ouvertes (MariaDB, MySQL, MongoDB, etc.) sont de leur côté nettement plus employées qu’il y a trois ans, à l’instar des outils open source de cybersécurité (GPG, OpenSSL…) ou encore des frameworks de développement applicatifs (Angular, NodeJS, Spring). Les logiciels libres continuent aussi de se développer fortement dans le domaine du cloud et des microservices. Docker s’est généralisé, alors que Kubernetes est nettement plus employé qu'en 2018.

En 2018, l’open source en Suisse avait plus les faveurs de l’IT que du business. Cette situation a évolué, puisque le nombre d’entreprises utilisant des logiciels libres pour les métiers (par exemple Firefox, LibreOffice ou GIMP) a nettement progressé.

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